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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LE JUIF DANS LHISTOIRE DE FRANGE

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Habile de ses mains, maître indiscuté dans ces travaux moitié artisti­ques et moitié industriels Paris , supplanté maintenant comme par­tout par létranger, triompha si longtemps sans conteste, louvrier parisien, servi par un goût inné, qui lui tenait lieu de savoir, chômait rarement et vivait relativement heureux.

Par ses qualités, son entrain, sa gaieté, ce type était tout particulièrement un objet de haine pour le Juif allemand ; par son patriotisme qui venait de saffirmer pendant le siège, il était un obstacle à lenvahissement des étrangers parmi nous ; par sa loyauté, son désintéressement, son amour de tout ce qui était droit et honnête, il était un danger pour la future dic­tature politico-financière du Juif Gambetta. La Commune fut une excel­lente occasion den tuer tant quon put. Dénoncés par les meneurs qui les avaient entraînés, par les Barrère qui, depuis, sont devenus ministres plé­nipotentiaires, victimes de leur courage, ces malheureux jonchèrent de leurs cadavres les rues, les avenues, les squares, les jardins, les parcs.

Vous les avez certainement rencontrés ceux-, pendant le second siège, allant aux remparts avec conviction, faisant cuire leurs pommes de terre sous les arbres des Tuileries , défilant en bon ordre devant le palais de Rothschild , et nayant pas la pensée dy entrer. Pour la basse Juiverie allemande qui gouvernait Paris , lhôtel de Monsieur de Rôthschild (mettez toujours un accent dadmiration sur lô), était un objet de vénération, et sans effort elle imposait le respect de cette demeure à ces multitudes armées 1 .

LAryen, est-il nécessaire de le répéter, est un être de foi et de disci­pline, et il garde ces sentiments même dans la révolution : il est pour être le croisé intrépide et croyant, le soldat de la vieille garde, la victime obscure et intéressante encore dune Commune. 11 est tour à tour le héros

teur ou de sous-préfet. La place quil occupait à latelier doit être occupée aujourdhui par un étranger.

En 1848, au moment lon commençait les barricades pour les journées de juin, et le quartier Mouffetard était en pleine effervescence, on enterrait le curé de Saint-Médard , et son clergé désira que, selon lusage, le corps du défunt pût faire une dernière fois le tour de léglise qui avait été la sienne. Les ouvriers se prêtèrent de grand cœur à ce souhait et enlevèrent devant le cercueil les pavés quils remettaient dès que le cortège était passé.

1. Un témoin oculaire et très véridique, jen suis convaincu, me racontait ce petit fait qui est caractéristique. Le 27 ou le 28 mai, quand tout était déjà perdu pour la Commune, les fédérés avisèrent sur la place de Belleville la boutique d'un bonnetier, et, ma foi, ils se mirent à semparer des chaussettes avec la joie enfantine que nous avons tous éprouvée à changer de linge après quelque grande fatigue. Un sergent arrive, leur reproche de désho­norer leur cause par le pillage, et voilà nos gens retournés et restituant tout ce quils avaient pris. Nest-ce pas très parisien?