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LA FRANCE JUIVE
La Franc-Maçonnerie juive , qui voulait dépeupler Paris pour faire place aux étrangers, et les hommes du 4 Septembre, qui voulaient châtier leurs électeurs révoltés, et — eux aussi — les aller chercher « dans leurs repaires », eurent chacun de leur côté une idée ingénieuse qui prouve que le Progrès n’est pas un vain mot.
Les étrangers qui conduisaient la Commune changèrent les bataillons de quartier, ils les désorientèrent; les bataillons fédérés du boulevard Malesherbes combattaient à la place de la Bastille ; les bataillons de la rue Mouffetard étaient boulevard Malesherbes. Cette mesure facilita les incendies, car des hommes connus dans une rue auraient hésité à allumer le feu chez leurs voisins; elle rendit la répression plus rigoureuse. Une fois vaincus, les soldats de la Commune ne purent échapper aux balles; dans leur quartier ils auraient été au courant des issues, ils auraient trouvé de l’aide pour se cacher. Toutes les portes, au contraire, se fermèrent devant eux, et ils tombèrent par centaines sur les trottoirs ou la chaussée.
L’idée des républicains de Versailles était également bonne. Les généraux avaient demandé qu’on fît marcher les gardiens de la paix en tête de chaque colonne. Grâce à leur connaissance de Paris , la ville eût été reprise en quarante-huit heures, et l’on ne fût pas, comme il arriva, resté une journée entière devant un mur qu’on pouvait tourner en quelques minutes. Picard et Jules Favre s’opposèrent à cette mesure et réussirent ainsi à rendre la lutte beaucoup plus longue, l’exaspération plus vive, le massacre plus barbare.
Aux fédérés fusillés à la petite Roquette, à la caserne Lobau, au parc Monceau , à la porte de Versailles, il faut ajouter 1.200 hommes qui, pour diverses causes, insubordination, tentative d’évasion, furent passés par les armes, non sur le plateau, mais dans les bois de Satory, où l’on exécutait encore le 10 juillet. Il faut encore joindre à ce chiffre ceux que la maladie décima. Les prisons, les Chantiers notamment, furent un enfer. Les malheureux, gardés par des gendarmes le fusil chargé, n’avaient pas le droit de se lever pour satisfaire leurs besoins; ils croupissaient au milieu de leurs ordures; au moindre mouvement on faisait feu.
Les députés conservateurs laissèrent tout faire; ils ne comprirent pas la parole de l’Écriture : Justitiœ Dei sunt rectœ; ils n’eurent ni les belles miséricordes ni les sévérités nécessaires. Us causaient familièrement avec des hommes qiii avaient usurpé le pouvoir et pénétré violemment dans l’œrarium, et ils étaient impitoyables pour les malheureux qui, pressés par