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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

Les Celtes ont eu des héros, des prophètes, des poètes; on na jamais compté parmi eux un homme politique. De siècle en siècle sortent de cette race quelques personnages extraordinaires et presque légendaires. Cest un Celte que Duguesclin, qui réconcilie la France avec la Victoire; cest une Celte que Jeanne dArc, qui sauva la Patrie; elle-même semble avoir eu quelque révélation de cette identité dorigine avec le vainqueur de Cocherel. Quand elle monte à cheval pour aller délivrer Orléans , cest à Jeanne de Laval , la veuve de Duguesclin, que celle quinspiraient les Fées des fontaines envoie son anneau de jeune fille. C'est un Celte encore que Marceau, à Chartres , en pleine terre druidique..., un Celte comme La Ilochejacquelein, quil rencontre au milieu de la mêlée, sur la place du Mans . Au moment ils sélancent lun sur lautre, le sabre haut, les soldats les séparent comme sils devinaient que cétaient deux frères qui allaient combattre entre eux.

La promptitude à se dévouer, cette spontanéité, ce bel élan denthou­siasme qui suscite tout à coup, du milieu de cette race, des êtres dinspira­tion dune grandeur presque surhumaine ; tous ces dons précieux sont anni­hilés par labsence de tome faculté dordre, de mesure. Gomme organisa­tion sociale, les Celtes livrés à eux-mêmes nont jamais pu dépasser le clan-

LIrlande est morte des divisions de famille à famille. Pendant la guerre de Vendée , Charette, Stof/let, le prince de Tahnont passaient leur temps à se disputer et nont jamais pu combiner un mouvement général. Très capables daccomplir quelque exploit exceptionnel, les Celtes sont hors détat de poursuivre quelque dessein dune façon suivie.

Mac-Mahon avait eu toutes les qualités de sa race sur le champ de bataille, il en eut tous les défauts au pouvoir. Il fut invraisemblablement grotesque comme Président, se laissa chasser dune situation inexpu­gnable, ne parvint jamais à rien comprendre et finit par capituler honteu­sement devant quelques avocats qui tremblaient dans leur peau toutes les fois quil cherchait son mouchoir, en croyant quil allait saisir son épée. Il neut ni la souplesse, lhabileté politique dun Grec comme Thiers, ni le sentiment du devoir, le respect de la parole, la ténacité à soutenir son droit quaurait eu un Germain. Thiers lappelait « le soldat déloyal », et il justifia ce jugement en abandonnant tous ceux qui avaient cru à sa pro­messe formelle « daller jusquau bout ».

Avant lui, Trochu , un autre Celte , avait agi exactement de même, nessayant même pas de défendre la souveraine à laquelle il avait adressé des déclarations emphatiques; accumulant pendant des mois entiers men­songes sur mensonges, comme un enfant qui est tout heureux de gagner