Druckschrift 
La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
Entstehung
Seite
350
Einzelbild herunterladen

350

LA FRANCE JUIVE

nont jamais tenté un effort effectif pour sauver leur pays, ont été accablés de plus dépithètes flatteuses que tous les sauveurs de peuples ensemble.

Le mensonge Je ladulation vaine a suivi le comte de Chambord jusque dans la mort, et beaucoup de gens sont convaincus que ce sont les intrigues des dOrléans qui ont empêché la restauration de la Monarchie .

Les faits contredisent absolument cette affirmation que suffirait, dailleurs, à démentir, le caractère du comte de Paris .

Père de famille irréprochable, bon chrétien, travailleur infatigable, le comte de Paris ne répond pas complètement à lidéal quun pays roma­nesque comme le nôtre se fait dun souverain ; il na rien qui monte lima­gination. On regrette quun peu de flamme et denthousiasme ne sajoute pas à tant de sérieuses qualités.

Le rêve de celui auquel la naissance a imposé de si grands devoirs eût été de vivre de la vie dun planteur dans la libre Amérique. Chose curieuse, au commencement de 1870, le projet de départ du comte de Paris était définitivement arrêté et il avait fixé au mois de juillet la date de son installation au delà de lAtlantique.

On sattache aux pays pour lesquels on a combattu et le comte de Paris , dont le calme courage avait excité ladmiration de larmée dans la guerre de la Sécession, a gardé, de son séjour-bas, un goût regrettable pour des institutions qui ne conviennent pas à la France . « Cest un prince qui na pas assez de préjugés, » a-t-on dit de lui ; il serait plus juste de dire que cest un prince qui a, ou qui du moins a eu longtemps tous les préjugés du modernisme.

Les d'Orléans , nous lavons dit, ont toujours accordé à largent une importance excessive; atioir pour eux, est comme un complément, comme une prolongation d'être. La fréquentation des Yankees , chez lesquels le dieu Dollar est lobjet d'un véritable culte, na point modifié ces sentiments. Pour le comte de Paris et les siens, le fait de posséder beaucoup constitue un mérite, et cest sous linfluence de ces idées quune famille fermement chrétienne en est arrivée à donner au pays le spectacle démoralisant de la maison de France vivant sur un pied dintimité avec la maison de Rothschild .

Tel est, je crois, limpartial portrait dun prince foncièrement honnête homme, que la France , revenue de bien des chimères, sera peut-être bien contente de trouver pour mettre un peu dordre dans ce pays ravagé par une horde de bandits. Etant donné un tel homme, sa conduite vis-à-vis du comte de Chambord na pu être que très correcte. 11 a été fort heureux, tous ceux qui lont approché de près en témoignent, dêtre débarrassé de