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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

commencement de toute hostilité, plus que le traité de Tien-Tsin ne nous donnait après tant dhommes sacrifiés, et on charge un officier de marine de négocier sur les hases quon a refusé daccepter. Le Times publie ce traité singulier, et lon saperçoit quil contient précisément tout le con­traire de ce que M. Jules Ferry prétendait y trouver, Linepte Millot fait égorger nos soldats à Hac-, faute davoir pris les plus élémentaires pré­cautions. Jules Ferry sécrie solennellement : « Ces choses- se payent 1 » et, après avoir réclamé deux cents millions, il fait conclure par un Anglais un traité il nest pas question de la moindre indemnité et par lequel nous abandonnons les îles Pescadores, le seul point qui nous fût utile dans ces parages, le seul nous gênions les Anglais. Pendant ce temps, les Français meurent par milliers sous les balles, du typhus, du choléra, du climat; les hôpitaux sont pleins de malades et vides do médicaments. Enfin, pour couronner lédifice, notre fuite éperdue devant des Chinois, à Lang-Son, achève d'enlever à larmée française le peu de prestige qui lui restait

Lesprit reste confondu quand on songe que toutes ces extravagances sont de l'histoire, que des hommes sont réellement morts par la volonté de pareils fantoches, quune Assemblée a approuvé tout cela. Ilien peut- être ne donne mieux lidée de lendurance de la pauvre humanité, de la façon dont elle subit tout. Les misérables, qui ont ôté la vie à tant dêtres humains, jouissent tranquillement de leurs militons. A peine remis dune première terreur qui, il est vrai, avait été forte, Jules Ferry, au moment lon discutait lalMre de Lang-8on, riait aux éclats à son banc avec liaynal qui, paraît-il, lamusait beaucoup en lui racontant les mutilations

f. Nous n'avons |ias à insister sur ce navrant épisode.

Le malheureux colonel Herbinger, que la mort a délivré dune vie abreuvée d'amer­tumes depuis ces funestes événements, semble navoir point mérité les outrages quon lui a prodigués. Cest le parti Ferryste qui, selon toute vraisemblance, voulut faire retomber sur ce brave officier la faute de cette campagne néfaste.

On consultera avec intérêt sur ce sujet une brochure du général Pean : A la recherche de la vérité, sur lévacuation de Lang-Son. Peut-être le général, bon comme tous les vaillants, a-t-il un peu atténué la part de responsabilité du colonel Herbiiiger dans cette retraite qui parait avoir été indispensable, mais qui, à ce quil semble, aurait pu être moins précipitée.

Ce quil y a de curieux, cest que les opportunistes, si durs pour Herbinger aux prises avec une situation terrible, avaient jadis exagéré son mérite au delà de toute raison, fidèles en ceci à leur système de tromper lopinion, de créer de fausses réputations à ceux qui sont affiliés au parti. Dans un article du 31 mai 1885, la République française disait : « La France aurait à confier le plus difficile des commandements quelle ne pourrait faire de meilleur choix quen le remettant aux mains du lieutenant-colonel Herbinger.» Elle ajoutait : « Ceux qui lon vu à lœuvre savent quil y a en lui l'étoffe dun Kléber. » Voyez-vous la France ayant confiance dans le journal de Spuller, et demandant, dans une guerre contre l'Allemagne, qu'on confie le plus difficile des commandements à Herbinger ?