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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LE JUIF DANS LHISTOIRE DE FRANCE

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hideuses quon fait subir-bas à nos soldats prisonniers. On ne croirait pas à tant de cynisme, si le compte rendu de cette séance nétait pas.

M. Clémenceau. Tout débat est Uni entre nous. Nous ne voulons plus vous entendre, nous ne voulons plus discuter avec vous les grands inté­rêts de la patrie. (Applaudissements.) Nous ne vous connaissons plus; nous ne voulons plus vous connaître. (Nouveaux applaudissements.)

Sur ce que vous avez dit ou fait jusquà cette heure, je veux jeter au­jourdhui le voile de loubli. (Mouvements divers.)

Ce ne sont plus des ministres que jai devant moi, ce sont des accusés. (Applaudissements à droite et à gauche.)

Voix à gauche et à droite : Ces messieurs rient!

M. le Président.Veuillez, messieurs, garder le silence.

M. Raoul Duval. Il y a des indignations qui ne peuvent être conte­nues; M. le président du conseil riait ! (Applaudissements à droite.)

M. Clemenceau. Oui, des accusés de haute trahison, sur qui, sil y a un principe de justice en France, la main de la loi s'étendra avant long­temps. (Nouveaux applaudissements à gauche.)

M. Gaillard (Vaucluse), Je constate que M. Jules Ferry rit encore, (Bruit.)

La chute de Ferry est une page dhistoire à regarder, et cette date du 29 mars, qui vit l'effondrement de lhomme des décrets, vaut la peine quon sy arrête.

Sous lémotion causée par la nouvelle du désastre de Lang-Son, cette société, brusquement réveillée, se montra telle quelle est, comme une de ces vieilles, quon rencontre la veille, élégantes encore sous le fard et qui, aux cris : au feu ! se précipitent dans un escalier, et se révèlent ce quelles sont réellement, horribles à voir, ridées partout comme de vieilles pom­mes, cadavéreuses.

Le Paris quon aperçut à ce moment nous offre limage navrante de ce que serait la capitale après une première défaite, même insignifiante, dans une guerre avec lAllemagne, Il ny a plus dautorité, plus de gouverne­ment; il ny a plus rien; tout est par terre,

Un seul mot do vérité suffit à frapper à mort cet opportunisme qui avait constamment vécu par le mensonge, qui avait érigé limposture on système. Cette vérité, comment Ferry l'a-t-il dite? Pourquoi ne eacha-t-il pas cette dépêche comme il avait caché les précédentes? Il eut peur, Cet avocat sinistre, qui a tué plus dhommes quun conquérant, qui a tué par la famine savamment organisée pendant le siège, qui a tué par les cours martiales, en 1871, qui a tué par la Tunisie et le Tonkin, est obsédé, comme par un fantôme, de lidée fixe quil tombera un jour vivant entre les mains du peuple et quil payera tout le mal quil a fait. Au reçu de la dépêche, il se crut perdu, et il lâcha tout.