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LA FRANCE JUIVE
l’initia au rêve que caressait Israël d’un gouvernement franc-maçonnique et finança r, qui ferait suer à la France tout l’or de ses épargnes, l’opéra des quelques superstitions honnêtement républicaines qu’il pouvait avoir encore, lui montra la vie comme Vautrin l’avait montrée à Rastignac, dans la pension Vauquers. Au retour, il plaça son disciple chez Crémieux.
Près du vieux, Gambetta se trouva en pleine cuisine du Temple de Salomon, en pleine Alliance israèlite. De ce jour-là, il fut fameux. La presse juive grossit démesurément le mérite du discours du procès Baudin, fit sa chose du succès de l’orateur.
Bien prévenu, resté dans une demi-réserve, Gambetta était l’homme de la situation quand éclata la guerre de 1870, la guerre juive. A le voir partir pour la province, en compagnie de son inséparable Laurier, il semble voir mise en action une fable de Berakhia Hanack : Le Loup ceroier et le Porc déguisé en Lion.
On a raconté à maintes reprises cette débauche de cinq mois, cette mise en coupe réglée de la France par tous les cosmopolites, depuis Spuller jusqu’à Garibaldi, depuis Bordone jusqu’à Steenackers.
Achille, à la cour de Lycomède, se trahit en se précipitant sur l’épée cachée sous un monceau d’étoffes et de bijoux ; le fils de Juif, si quelque doute était resté, se fût vite révélé dès son arrivée à Tours. Ecartant toutes les épées loyales et luisantes au soleil, il cria : Où est l’or? où est le coup de Bourse?
L’emprunt était l’essentiel, la guerre n’était qu’une question secondaire; elle avait l’avantage seulement de faire tuer des Français, défaire de la place ; elle en fit, et la Commune en fit encore plus.
On parlait du rôle de Gambetta pendant la Commune, un jour chez Victor Hugo.
“ Ah! répondit le poète, j’ai reçu à Bruxelles une lettre bien significative de lui là-dessus; il était absolument d’accord avec Tbiers.
— Gomment? lui demanda-t-on?
— Oui, ajouta-t-il, la Commune a été faite par ceux qui en ont profité.
Il allait en dire plus long, quand le petit Lockroy détourna vite la conversation avec quelque faribole.
L’avenir seul pourra connaître le rôle plus ou moins considérable joué dans la Commune par Gambetta, représenté par Ranc, l’oblique Jacobin qui s’esquiva dès que l’affaire fut engagée. Les historiens de l’avenir auront sur ceux du passé cet avantage, que nous leur donnons, dès main-