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LA FRANCE JUIVE
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La fortune contraire. Eau-forte de Rembrandt (page 442).
topique, ce geste! Les doigts ne s’élevaient point, comme ceux d’un Boudha, pour signifier paix et concorde, la droite ne s’étendait pas comme celle d’un chef pour commander. Ramenées, la paume en l’air, vers un point central situé en bas, ces mains s’inclinaient et s’arrondissaient graduellement. Cupides et amoureuses du lucre, ces mains semblaient ainsi caresser et comme peloter sur la tribune un petit las de pièces de monnaie...
Il ouvre la bouche.Et en moins d’une seconde, une trombe de sifflets
et do huées balaye le dictateur et la dictature.
— A bas Judas! crie une voix mâle au milieu du vacarme.
Qui a crié cela? Qui a sifflé le premier? Nul ne le sait. Ceux qui, la tâche de la journée terminée, vinrent à Charonne accomplir cette besogne de justice, resteront des inconnus pour l’histoire. Au fond de ces faubourgs sombres, où ils ont vécu, ils seront peut-être, dans un de ces jours où le vertige est dans l’air, acteurs en quelque assassinat comme celui de la rue de Haxo ; ils tomberont peut-être le long d’un mur victimes de représailles implacables. Il convient de dire qu’ils furent utiles et grands, de féliciter, au nom de la Patrie, cet être anonyme et impersonnel : le Peuple, qui.