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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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CRÈMIEUX ET LALLIANCE ISRAÉLITE UNIVERSELLE

Juifs algériens, lesprit militaire fait défaut de la façon la plus absolue. 11 y a honte, honte vraiment, à donner luniforme des rudes soldats dInker- mann et de Palestro à des gens qui pleurent dans les rangs pour une apos­trophe un peu rude et qui sanglotent quand létape est un peu longue.

Tirman, le gouverneur actuel, ne reçoit même pas les Français . « En revanche, dit un journal algérien , il reçoit les Juifs indigènes dès quils se présentent; il est bon dajouter quils ne se présentent jamais aux portes du palais sans être richement lestés. »

De temps en temps la presse divulgue quelques-unes des mons­trueuses exactions que le gouvernement républicain commet daccord avec les Juifs :

Dans la commune mixte de Guergour, les indigènes avaient encore à payer une somme de 60,000 francs sur limpôt de guerre de 1871.

Le gouverneur général donne lordre de faire rentrer cet argent dans les caisses du Trésor. Après avoir longuement délibéré, ladministrateur Chanel et le caïd de lArach décident que, sans tenir compte des sommes précédemment versées, chaque famille indigène paiera proportionnellement à son revenu. Ce qui fut dit fut fait. Mais les indigènes, qui sétaient libérés antérieurement, refusèrent de payer une seconde fois.

Ladministrateur, armé des fameux pouvoirs disciplinaires votés par la Chambre pour une durée de six années, fait arrêter les récalcitrants, les fait rouer de coups de bâtons et jeter en prison. Puis il distribue des condamnations à cinq jours de prison et 15 francs damende.

Les indigènes viennent réclamer au sous-préfet de Bougie qui demande des explications à ladministrateur.

Celui-ci, pour toute réponse, fait mettre en prison ceux qui se sont permis de se plaindre et lon distribue, à cette occasion, cinq ou six cents jours de prison accompagnés damendes qui pèsent cruellement sur des malheureux déjà sans ressources.

Lappétit vient en mangeant, et le projet Tirman-Waldeck-Rousseau- Kanoui ne visait à rien moins quà lexpropriation pure et simple des Arabes au profit des Juifs.

La Chambre, à la grande colère des opportunistes, hésita devant lénormité dun tel acte, et refusa les cinquante millions que demandait avec toute sorte de paroles insidieuses, Tirman, lami des Juifs, qui avait fait le voyage tout exprès pour décrocher cette riche proie pour lexploita­tion de laquelle un Crédit foncier était déjà constitué ».

1. On navait même pas attendu le vote des cinquante millions pour commencer les expropriations. « Dans les départements dOran et de Constantine , dit le Journal des Débats ,