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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

Lâme ardente de la jeunesse se révolte contre une si [ignoble oppres­sion.

Un jeune indigène, élève du lycée dAlger, Ben Hassem, écrit aux journaux en 1882 :

« Quont donc fait les Juifs algériens pour mériter du gouvernement français une faveur semblable, alors que le décret, relatif à la naturalisa­tion des étrangers, des 28 et 31 mars 1848, quon peut considérer comme un décret organique sur la matière, leur ouvrait une porte suffisamment large ?

« Est-ce que tous les peuples anciens, tous les peuples modernes ne les ont pas comparés à des plantes parasites qui vivent aux dépens de tout ce qui produit? Est-ce que le peuple juif est une nation. Est-ce que je ne me rappelle pas, alors que jétais au lycée, que les rois légitimes de la France les ont expulsés du territbire français, et, aujourdhui encore, ne les voyez- vous pas pourchassés par les Russes, les Allemands de notre époque ?

« Mais sans aller si loin, voyez ce qui se passe à Oran. Les Juifs, à toutes les époques, ont été et seront la cause de tous les désordres. Navons-nous pas vu dans notre ville cos Juifs, la plupart Marocains, nos ennemis, semparer du monopole des élections? »

Il faut ajouter que la presse algérienne nest point servile envers les Juifs comme notre presse parisienne. Les journalistes de-bas, malheu- iieureusement dépourvus de ces croyances religieuses qui donnent seules la force daccomplir les grands desseins, ont, pour la plupart, infiniment plus de talent, de verve et surtout dindépendance que les écrivains de Paris; ils disent ce que tout le monde pense ici et ce que personne nose dire. Beaucoup de jèunes gens, désespérant de se faire une place à Paris, tout ce qui nest pas enrôlé dans la bande juive est condamné à mourir de faim, ont été chercher sur la terre africaine un endroit écarté « d'être homme dhonneur on ait la liberté ».

Le Fanal , le Courrier dOran, le Courrier de Bône, le Petit Algérien, le Mont-Atlas adressent incessamment à la mère patrie des appels qui, hélas ! ne sont pas entendus.

Le Courrier d'Oran écrit à la date du 8 mai 1882 :

Le plus grand pas dans la voie impolitique, qui tend à nous désafec- tionner lindigène musulman, a été fait sous les auspices de la République actuelle, par la délégation de Tours qui a décrété la naturalisation en masse des Juifs indigènes, en sinspirant d'une façon bien inopportune, des idées dégalité qui dominent en France depuis 1789.

Cette mesure nous a fait grand tort dans lesprit des indigènes quelle