LA FRANCE JUIVE
ils ont subi humblement toutes les injures qu’on leur a prodiguées. Aucun pour ïauver son pays de la honte, n’a eu la résolution d’enlever son régiment, sa brigade, sa division, non par respect pour l’autorité, croyez-le bien, mais parce que, pour agir de soi-même, il faut commencer par réfléchir, et qu’un tel travail est au-dessus de leurs forces.
Le sentiment dominant dans l'aristocratie française et dans la haute bourgeoisie, qui marche dans son sillage, c’est l’amour du plaisir. Je ne parle pas, remarquez-le bien, de la débauche. La débauche est un violent stimulant qui, chez certaines natures, n’exclut pas l’énergie. Le lord d’Angleterre dévoré par le spleen s’efforce parfois de noyer, sous des Ilots d’ale et de scherry, l'Hamlet morose et maladif qui existe dans tout Anglais ; il est Falstall avant d’être Nelson, Chatam ou Byron. Dans les universités d’Outre-Ilhin, l’Allemand prélude, par des lippées dignes des buveurs très illustres de Rabelais, à sa destinée de soldat ou d’homme politique ; il est Gargantua avant d’être Bismarck. Le Français n’a point ces goûts que trahirait la faiblesse de son estomac ; on ne cite même plus de grands viveurs comme on en comptait par centaines, il y a cinquante ans. Gc qui subsiste, c’est, encore une fois, l’amour du plaisir, ledésir de «'«muser.
La duchesse de Persigny était née dans un chapeau de pierrot. Sa mère était accouchée au moment oii le général delà Moskowa allait partir pour le bal de l'Opéra, et le père, à la hâte, avait recueilli la petite dans son grand chapeau aux rubans multicolores. 11 semble que l’aristocratie française actuelle ait eu un semblable berceau : en dépit des avertissements sinistres, qui ne lui manquent pas, elle éprouve comme des fourmillements dans les jambes quami elle est quelque temps sans danser.
Cette passion impérieuse livre, on le comprend, tous les grands seigneurs, pieds et poings liés, aux Juifs.
La chasse est au premier rang des divertissements de bonne compagnie.
La chasse, que l’aristocratie aimait parce qu’elle était l’image de la guerre, fut un malheur et devint presque un vice pour elle. Parmi tous les prétendus abus reprochés à l’ancien régime par des rhéteurs, qui ont fait cent fois pis dès qu’ils ont été au pouvoir, bien peu restent debout, depuis que la critique sérieuse a étudié ces questions ; l’abus du droit de chasse, les mesures impitoyables prises pour protéger ce droit, n’ont point été justifiées. En certaines contrées, le paysan n’avait pas la permission de péné-