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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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rien dhumain. Quand un roi devait mourir, un personnage mystérieux, proche parent du Petit Homme rouge des Tuileries et quon appelait le Grand Veneur, prononçait trois fois le nom de celui qui allait disparaître.

Làme de notre histoire ne parle-t-elle pas dans tous ces lieux? Fon­ tainebleau à demi païen, ou les Nymphes de Jean Goujon semblent errer dans les allées, ne raconte-t-il pas François I er , le Primatice , la poésie automnale de cette fin de règne, le paladin de Marignan vint chercher le repos dans ce palais fait à limage de lItalie quil avait rêvé de conqué­rir? Tout un monde ne ressuscite-t-il pas dans cette chambre des Caria­tides « Jean Goujon , dit Michelet, communique aux pierres la grâce ondoyante, le souffle de la France , sait faire couler le marbre comme nos eaux indécises, lui donne le balancement des grandes herbes éphémères et des flottantes moissons? » Versailles ne dit-il pas tout un siècle en un mot, et les brillantes cavalcades, et les grandes dames dans les calèches que Louis XIV aborde chapeau bas, et les splendeurs de tout ce règne évanoui?

Parfois, quand le soir tombe, cette vision des temps lointains vient à plus dun duc, dun marquis, dun comte honteux dêtre le compagnon de tous ces coupeurs de bourse juifs que ses aïeux nauraient pas regardés, et il murmure avec le poète :

Ali! que lu sou (lu cor est triste uu fond (les bois!

Fontainebleau est à Ephrussi, Versailles est à Hirsch, Ferrières est à Hothschild.

Nous apprenons de temps en temps que M. Ephrussi « a découplé à la Malmontagne un cerf dix cors, et quaprès une heure de chasse lanimal a battu au change ; » une autre fois : « il brise dans les grands Feuillards et goûte leau à la mare aux pigeons. » Cahen dAnvers se manifeste aux Bergeries. Quant à Hirsch, qui fait aussi belle figure au faubourg, ce quil chasse de préférence ce sont les officiers français .

Ce nest pas un des spectacles les moins intéressants de notre époque due celui de ce baron de contrebande protégé, encouragé dans sa folie maniaque par Dreyfus , lancien député juif de Seine-et-Oise , et disant à s es gardes : « Dès que passe un Français , tirez dans le tas ! » Ge tyranneau occupe même ce terrain dune façon absolument illégale, puisque le conseil Municipal de Versailles a protesté contre la cession qui lui en a été faite. Nimporte ! il sy conduit comme en pays ennemi; les faits se passent à