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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

Les tentures sont azur et argent, et, afin dharmoniser les plafonds, la baronne, ne trouvant pas en France douvriers compétents, a en amener de Bavière pour argenter tous les reliefs des moulures.

De vieux fauteuils en soie blonde fondent leur coloris très doux dans ces tons pâles. Mais la merveille, cest la toilette toute recouverte de vieilles aubes dArgentan , supportant un miroir dont le cadre en argent ciselé est un véritable joyau. Au-dessus de ce miroir, une glace de Venise est suspendue au mur, pareille à un bloc de pierreries. Le cadre de cette glace est une pièce unique, tout en cristal de rocbe, orné de guirlandes dont chaque grappe est formée daméthystes, de grenats, de topazes et autres pierres incrustées dans le cristal.

Les chambres damis sont fort avenantes:

Le luxe de ces pièces est la fraîcheur qui est la grâce de la campagne. Dans chacune, un x»etit thé en argent ciselé ou en vermeil, de style et de ciselures différents, met un grain de faste élégant. Les draps de batiste, tous garnis de vieilles dentelles flamandes, floconnent sur la cretonne claire. Cest doux, cest gai, cela enchante et cela retient.

Que ne ferait-on pas pour coucher dans des draps qui floconnent et qui retiennent? « Aussi est-ce une joie très enviée de compter parmi les invi­tés de la baronne, et les séries se succèdent à Beauregard comme jadis à Compïègne . Parmi les plus assidus : la duchesse Decazes , la duchesse de Castries, la marquise de Beauvoir, la comtesse de la Ferronays; la mar­quise dHervey de saint-Denis , la comtesse de Chavagnac (aujourdhui la comtesse de Pontevès), le marquis de Scépeaux, le comte de Béthune , le marquis de Fontenilles, la princesse Hohenlohe , la comtesse de Divonne , la marquise d'Aoust, le comte de Beust, etc., etc. »

Dans ces fêtes dostentation, le Juit encore se révèle. Toute la chasse est vendue davance à des marchands de comestibles; les hôtes du châtelain ne viennent guère faire que le métier de tueurs, de garçons bouchers.

Autrefois, à Ferrières, quelqûes invités, désireux de rapporter à Paris les preuves de leurs exploits, éludaient la consigne et gardaient quelques pièces dans leur carnier. Le cas était prévu; guidé par un chien spécial admirablement dressé à cet usage, le baron James visitait les chambres pendant quon prenait le café et confisquait impitoyablement tout gibier indûment conservé.

Dans ces conditions, la chasse nest plus quun massacre et Veuillot, le glorieux plébéien, avait bien raison lorsquil écrivait à sa sœur : « Je me prive soigneusement de la chasse ; lenfant du peuple ne veut point de ce