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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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La France juive

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plaisir royal. Quant à faire semblant, comme chez les Rothschild , àassassi- ner des poules faisanes, amenées à labattoir par des valets galonnés, cest bas. »

A ces parodies de la vie d'autrefois, il faut ajouter la chasse à courre avec un cerf en boite. On entretient un malheureux cerf dans un parc, puis on le met dans une boîte, on le transporte dans un lieu déterminé, on le poursuit avec fureur ; au moment il est près dexpirer, on s'arrête, non par humanité, niais par avarice, on ranime l'animal en lui faisant boire de leau-de-vie, et on le réintègre dans sa boite. Nest-ce pas tout un monde, celte chasse économique avec des habits rouges et des boutons de vénerie ?

Eu toutes ces charges qui rappellent lancienne vénerie, comme Cro­que fer rappelait les Chansons de gestes, figurent des noms de gentilshom­mes authentiques, qui font un singulier effet. Comme ils doivent s'étonner d étre ! Avez-vous jamais vu, en allant au Bois dans laprès-midi, l'homme qui sert décuyer cavalcadour à la baronne de Rothschild ? Cest un vrai duc de la Trémoille. Lui-mème, plus instruit que la plupart des membres de l'aristocratie, a classé, sans laide daucun paléographe, les papiers de sa famille et, sous ce titre, le Chartrier de la Trémoille, il a publié un magnifique volume quil na pas mis dans le commerce et qu'il a généreu­sement distribué aux bibliothèques et aux sociétés savantes.

Les quelques lignes que le duc de la Trémoille a placées en tète de ce volume, qui est, avant tout, un livre familial, précisent bien l'intention de lauteur et frappent par une belle allure de simplicité.

A Louis-Charles-Marie de la Trémoille,

Désirant, mon cher Louis, te voir partager lintérêt, je dirai l'affection que je porte à mes vieux parchemins et papiers, je vais essayer de te les faire connaître. Mon travail aura, en outre, pour but de t'apprendre som­mairement lhistoire de ta famille.

J'ai réuni à cet effet, depuis Cuy VI de la Trémoille, une série de lettres et de pièces qui se suivent sans interruption de père en fils jusquà moi.

Les charlriers que nous avions en divers châteaux ont été détruits ; celui de Thouars seul a été sauvé. Ce ne sont pas cependant les dangers qui lui ont manqué ; il a couru plusieurs fois risque detre brûlé pendant les guerres de Vendée . La porte de fer qui le fermait est criblée de balles, dont plusieurs ont fait leur trou ; mais heureusement le feu na pas pris et la porte a tenu bon. A peine échappés aux dangers de la guerre, les vieux titres ont été mis au pillage par les bonnes femmes de Thouars, qui venaient chercher les plus belles feuilles de vélin pour couvrir leurs pots de confitures.

L'humidité, les rats et, enfin, bon nombre de soustractions faites par les chercheurs d'autographes ont notablement diminué notre dépôt d ar-