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LA FRANCE JUIVE
fonds, au moins, avaient réussi à franchir la frontière. Je n’ai pas mission de tirer au clair cette affaire qui me paraît fort compliquée. Le fait constant, je le répète, c’est qu’en dépit de la présence d’un fonctionnaire du gouvernement, les comptes d'une loterie, autorisée en 1871), n’étaiént pas encore réglés en 1883.
Les comptes séminaires du comité d'ischia ont été publiés. Un y a vu que les sommes distribuées ont été de 105,523 francs 8!) centimes, plus 4,400 francs mis en réserve comme garantie d'une affaire litigieuse. Ces secours se répartissent ainsi :
130,200 fr. » aux victimes d'ischia.
9,406 fr. 75 aux pauvres de Paris .
3,979 fr. 85 aux orphelins de Groix.
1,937 fr. 20 aux orphelins de Dieppe .
J’espère que, sur les 9,400 francs 75 centimes attribués aux pauvres de Paris , on aura donné quelques sous à la famille de ce malheureux ouvrier qu’un Italien criblait de coups de couteau dans une rue de Paris , à l'heure où la presse française fêtait, dans le jardin des Tuileries , l’amitié que nous porte Pltalie Les frais ont été de 244,482 francs, ce qui me paraît énorme puisque tous les journaux étaient d'accord pour vanter l’abnégation sublime, le désintéressement admirable de tous ceux qui concouraient à celte entreprise humanitaire.
Au moment où les organisateurs de cette souscription montaient une fois de plus au Capitole, un de nos confrères, Marius Yachon, visitait précisément Ischia. Modeste et simple de Sa nature, Yachon n’03a pas révéler de suite sa qualité de journaliste. « Je connais les méridionaux, pensait-il ; S’ils savent que j’appartiens â cette presse française, qui a tant fait pour eux, ils vont vouloir à toute force me couvrir de fleurs él me porter en triomphe ; dissimulons ! »
Yachon, toujours dissimulant, n’en demande pas moins à son guide
1. N'onliltons pas le bon Caffola, tin Italien, qui, au mois (le mars 1884, A Versailles , voyant passer la compagnie du I er régiment qui reportait, musique eti tête, le drapeau du régiment citez le Colonel après la p irade, insulta le porte-drapeau en s’écriant : « Ces sales Français , sot)i-ils bêtes de suivre <y; chiffon! »
Un assistant ayant manifesté son unligiiatidn, l'ilisulteur le frappa au visage, ët tirait un couteau île sa poche,lorsqu’"» parvitlt à l’«rrèter.
Au mois de février I»8o, trois Italiens, sans provocation aucune, se jetèrent sur un pauvre conscrit, nommé Ghristien, qui passait rue de Rivoli , et le tuèrent à coups de couteau.
11 n’est pas de jour où nos ouvriers français ne soient attaqués par des ouvriers italiens.