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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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563
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PARIS JUIF ET LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE

était cette maison île Casamicciola qui portait en lettres dor cette ins­cription : Maison de la Presse parisienne-

Elle est sans doute dans-la rue qui a reçu le même nom ?

Quelle maison ? quelle rue? Je ne comprends pas, fit le guide.

Tout finit par séclaircir et Vachon sexpliqua pourquoi la malheureuse ville était encore en ruines :

La partie centrale de la ville, éprit4l, est qn monceau de décombres, de plâtras! de huit et dix mètres de hauteur, il est imprudent de saven­turer, tant les mut's sont croulants. Tout est dune désolation navrante. Dans la partie de Casamicciola qui longe la mer, des baraques basses et longues, dun aspect désagréable, ont été construites et forment une cité nouvelle, qui ressemble aux cités de chifïonniers à Paris . Les habitants eux-mêmes nont guère lair moins misérables que les victimes de M. Pouhelle ; ils sont dans chaque baraque huit ou dix personnes, qui vivent on ne sait trop de quoi, au milieu dun mobilier sommaire, et couchent pour la plupart sur la terre nue.

Au mois mars 1881 pas un sou navait été distribué de cet argent à propos duquel on avait fait tant de bruit. Le comité, qui avait accepté ce chiffre de 241,482 francs de dépenses dorganisation, navait pas eu lidée, au lieu de faire tant de phrases, de remettre simplement à un homme sérieux un billet de mille francs pour payer son voyage, et de le charger daller loyalement, honnêtement, distribuer Je montant de la souscription aux infortunés qui étaient sans asile. .

Le plus fort dans ce genre fut la fête donnée, au mois de septembre 1884, dans le jardin des Tuileries gu profit des cholériques. Le 17 septembre, la Lanterne publiait une note pleine de promesses :

Comme les frais sont nuis, disait-elle, vu que tout le monde a apporté un concours gratuit et quil ne faudra défalquer de la recette brute que quelques mètres cubes de gaï et quelques lampions, la presque totalité de la somme sera, espérons-nous, versée entre les malheureux.

Le lendemain il fallut rabattre un peu de cette joie anticipée. On sperçut quune partie des billets présentés à lentrée étaient faux. Bientôt la navrante vérité se fit jour, Les commissaires avaient commis les malversa­tions les plus incroyables et majoré les factures dune façon véritablement excessive. A la note de la Compagnie du gaz, qui nétait que de 2,Q0Q francs,

1. France , H mars ISfU.