PARIS JUIF ET LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE
où était cette maison île Casamicciola qui portait en lettres d’or cette inscription : Maison de la Presse parisienne-
— Elle est sans doute dans-la rue qui a reçu le même nom ?
— Quelle maison ? quelle rue? Je ne comprends pas, fit le guide.
Tout finit par s’éclaircir et Vachon s’expliqua pourquoi la malheureuse ville était encore en ruines :
La partie centrale de la ville, éprit4l, est qn monceau de décombres, de plâtras! de huit et dix mètres de hauteur, où il est imprudent de s’aventurer, tant les mut's sont croulants. Tout est d’une désolation navrante. Dans la partie de Casamicciola qui longe la mer, des baraques basses et longues, d’un aspect désagréable, ont été construites et forment une cité nouvelle, qui ressemble aux cités de chifïonniers à Paris . Les habitants eux-mêmes n’ont guère l’air moins misérables que les victimes de M. Pouhelle ; ils sont là dans chaque baraque huit ou dix personnes, qui vivent on ne sait trop de quoi, au milieu d’un mobilier sommaire, et couchent pour la plupart sur la terre nue’.
Au mois dè mars 1881 pas un sou n’avait été distribué de cet argent à propos duquel on avait fait tant de bruit. Le comité, qui avait accepté ce chiffre de 241,482 francs de dépenses d’organisation, n’avait pas eu l’idée, au lieu de faire tant de phrases, de remettre simplement à un homme sérieux un billet de mille francs pour payer son voyage, et de le charger d’aller loyalement, honnêtement, distribuer Je montant de la souscription aux infortunés qui étaient sans asile. .
Le plus fort dans ce genre fut la fête donnée, au mois de septembre 1884, dans le jardin des Tuileries gu profit des cholériques. Le 17 septembre, la Lanterne publiait une note pleine de promesses :
Comme les frais sont nuis, disait-elle, vu que tout le monde a apporté un concours gratuit et qu’il ne faudra défalquer de la recette brute que quelques mètres cubes de gaï et quelques lampions, la presque totalité de la somme sera, espérons-nous, versée entre les malheureux.
Le lendemain il fallut rabattre un peu de cette joie anticipée. On s’aperçut qu’une partie des billets présentés à l’entrée étaient faux. Bientôt la navrante vérité se fit jour, Les commissaires avaient commis les malversations les plus incroyables et majoré les factures d’une façon véritablement excessive. A la note de la Compagnie du gaz, qui n’était que de 2,Q0Q francs,