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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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PARIS JUIF ET LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE

Avant dacheter dans des conditions aussi déplorables, qui étaient véri­tablement le nHecht plus ultra, pourquoi ne pas avoir demandé ravis préalable de la Chambre ? Pourquoi tout ce qui se conclut par lintermé­diaire des Juifs tourne-t-il toujours au détriment du Trésor? Si lon eût pris la peine de réfléchir, On neût pas acheté ce Combat de Cerfs qui, peint au bitume, ne présente plus au regard quune informe tache noire ainsi quon peut sen assurer au Louvre.

On annonça un moment que la commission de la Chambre, nommée pour approuver cette vente, ne ratifierait pas un achat aussi scandaleux. Il nen fut rien ; la commission approuva tout ce quon voulut.

Depuis que les collectionneurs un peu avisés, loin de songer à rieii acheter, se débarrassent sans bruit de leurs objets dart, la Juiverie paraît sêtre rabattue sur le Louvre.

Cest ainsi que nous voyons J. Reinach s'entremettre pour faire acheter à notre Musée pour le prix de cent mille francs trois prétendus Franz Hais qui valent bien mille écus. Seul, le portrait du seigneur de Berensteyn a pu être de Franz Hais, mais il y a bien longtemps de cela. Lœuvre origi­nale a complètement disparu ; elle a été absolument refaite par un bar­bouilleur. Le Musée de Berlin , auquel on avait proposé cette acquisition, envoya à Harlem un représentant qui, à la vue de ces tableaux, fut pris dun fou rire et court encore. Dans ces petites villes paisibles lon samuse de peu, les Franz Hais du Béguinage, quon offrait à tout le monde et dont personne ne voulait, étaient devenus le thème dinépuisables plai­santeries. On en faisait des gorges chaudes sur la place avant daller se coucher 1 .

Plus tard nous avons eu lhistoire des six tableaux incomparables, parmi lesquels un Botticelli unique, quon offrait généreusement au Louvre. Un Juif possédait ces œuvres sans prix ; il allait les vendre ! Quel malheur 1 Cétait le moment Alphonse de Rothschild posait sa candi­dature à lAcadémie des Beaux-Arts . Quelle occasion pour lui de saffirmer comme un Mécènes! Il donne quelques billets de mille francs; dautres limitent ; on réunit ainsi ou lon prétend réunir cent cinquante mille francs ; on imprime pour un million de réclames sur le cadeau princier, le cadeau royal ; la splendide aumône faite à la France . Turquet pleure sur la bonté du baron, toujours en tête de ces manifesta­tions...

l.Voir à ce sujet le Courrier de l'Art (lu il février 1885, qui résume la question et qui reproduit des lettres de peintres hollandais reconnaissant que ces tableaux nont aucune valeur. Il y a des détails d'un comique achevé.