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Avant d’acheter dans des conditions aussi déplorables, qui étaient véritablement le n’Hecht plus ultra, pourquoi ne pas avoir demandé ravis préalable de la Chambre ? Pourquoi tout ce qui se conclut par l’intermédiaire des Juifs tourne-t-il toujours au détriment du Trésor? Si l’on eût pris la peine de réfléchir, On n’eût pas acheté ce Combat de Cerfs qui, peint au bitume, ne présente plus au regard qu’une informe tache noire ainsi qu’on peut s’en assurer au Louvre.
On annonça un moment que la commission de la Chambre, nommée pour approuver cette vente, ne ratifierait pas un achat aussi scandaleux. Il n’en fut rien ; la commission approuva tout ce qu’on voulut.
Depuis que les collectionneurs un peu avisés, loin de songer à rieii acheter, se débarrassent sans bruit de leurs objets d’art, la Juiverie paraît s’être rabattue sur le Louvre.
C’est ainsi que nous voyons J. Reinach s'entremettre pour faire acheter à notre Musée pour le prix de cent mille francs trois prétendus Franz Hais qui valent bien mille écus. Seul, le portrait du seigneur de Berensteyn a pu être de Franz Hais, mais il y a bien longtemps de cela. L’œuvre originale a complètement disparu ; elle a été absolument refaite par un barbouilleur. Le Musée de Berlin , auquel on avait proposé cette acquisition, envoya à Harlem un représentant qui, à la vue de ces tableaux, fut pris d’un fou rire et court encore. Dans ces petites villes paisibles où l’on s’amuse de peu, les Franz Hais du Béguinage, qu’on offrait à tout le monde et dont personne ne voulait, étaient devenus le thème d’inépuisables plaisanteries. On en faisait des gorges chaudes sur la place avant d’aller se coucher 1 .
Plus tard nous avons eu l’histoire des six tableaux incomparables, parmi lesquels un Botticelli unique, qu’on offrait généreusement au Louvre. Un Juif possédait ces œuvres sans prix ; il allait les vendre ! Quel malheur 1 C’était le moment où Alphonse de Rothschild posait sa candidature à l’Académie des Beaux-Arts . Quelle occasion pour lui de s’affirmer comme un Mécènes! Il donne quelques billets de mille francs; d’autres l’imitent ; on réunit ainsi ou l’on prétend réunir cent cinquante mille francs ; on imprime pour un million de réclames sur le cadeau princier, le cadeau royal ; la splendide aumône faite à la France . Turquet pleure sur la bonté du baron, toujours en tête de ces manifestations...
l.Voir à ce sujet le Courrier de l'Art (lu il février 1885, qui résume la question et qui reproduit des lettres de peintres hollandais reconnaissant que ces tableaux n’ont aucune valeur. Il y a là des détails d'un comique achevé.