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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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PARIS JUIF ET LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE

$ 87 .

celte ironie. Le sentiment de iélégance, de cette élégance faite de goût, de mesure, desprit, serait-on tenté de dire, est mort chez la femme française j elle prend les modes telles que les font les damen confection de Vienne.

Je voudrais dépeindre ces modes, comme les Goncourt ont dépeint celles du Directoire, mais ie suis fort embarrasé; je me perds dans ces miroitements, ces scintillements, ces éblouissements... Quelle étoffe préfé­rez-vous? Nous avons le brocard, le surah, le crêpe de Chine, la moire de Lyon , la soie écrue, le velours frappé, la peluche et le satin merveilleux. Gomme couleur nous pouvons vous offrir la couleur bistre, lave, neutre, mastic, noisette, nymphe émue, souris effrayée, ambre laiteux, fer, acier, gris de lin, flamme de punch, rouge Titien . Aimez-vous les casaques Buff'on, les cagoules Torquemada , les corsages Lamballe, la jaquette Milady avec boutons de vieil argent?

La toilette de rue a une tendance 1830, celle de foyer reste fîenais- sance, celle de temple se rapproche des Merveilleuses. Le Louis XV bour­geois est à la mode à la ville, le Louis XV noble est adopté en soirée, le vert hongrois est aussi fort bien vu. Que diriez-vous, pour petits dîners, de fourreaux de velours à deux traînes se décolletant en cœur ou restant hermétiquement fermés à la quakeresse ? La robe Lawrence fait fureur, mais le costume Dubarry a des partisans ; d'autres préfèrent le petit damier Devonsliire, mais à la condition, bien entendu, de le compléter par la vigogne pelucheuse. Pour toilette de courses, nous nous contenterons du jupon voile de religieuse.

Je vous entends, vous voudriez que je vous parie de la robe de roses un rêve! se sont écriés les enthousiastes. Cest un jupon de satin ou de moire recouvert dune jupe à traîne en satin blanc, ou ciel pâli, qui souvre de côté sur un des lés du jupon entièrement couvert de roses comme un buisson printanier. La robe et la traîne sont ombrées de roses ainsi que les bords entrouverts. Le corsage décolleté en pointe se garnit dune guir­lande de roses.

Les préoccupations de la toilette suivent nos étranges chrétiennes en des jours qui devraient leur inspirer de tout autres sentiments. Le violet est la couleur adoptée pour le Jeudi-Saint . .« Au jupon, des ruches de taffetas déchiqueté sous la tunique de laine très molle, aux plis sculpturaux, garnie de guipures violettes également en laine. A la capote, des dentelles égayées de branches de lilas. » Le Vendredi-Saint , le grand deuil est de rigueur. On adopte la robe genre « tailleur » en serge noire garnie dun galon de laine noire. « Pas de bijoux. Chapeau noir, très simple avec grand voile de crêpe. »