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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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PARIS JUIF ET LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE

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Attendu que les six premiers paragraphes de larticle en question ren­ferment les expressions les plus injurieuses et les imputations les plus diffamatoires contre le plaignant; quil y est traité notamment de drôle, de misérable, dhomme daffaires véreuses, descroc de vaudeville, joignant à la rouerie de lusurier la bassesse du laquais, portant sur son visage les traces de toutes ces hontes, se livrant le soir, après avoir récolté sur son chemin le dégoût quil inspire, à létude du code pénal pour savoir au juste ce quil peut faire sans tomber dans les filets de la police; nayant damis que deux ou trois recors qui consentent quelquefois à sasseoir à sa table, mais qui se disent en sortant : « Peut-on sencanailler comme nous venons de le faire? » quil y est signalé, en outre, comme faisant le métier dache­ter des créances sur de malheureux écrivains, dacquérir à vil prix les vaudevilles des jeunes gens mourant de faim, osant cependant venir sas­seoir au milieu des écrivains quil dépouille;

Attendu enfin que le fait reconnu constant à la charge de WolfFest dautant plus inexcusable que, quelques semaines avant, le 2 novembre, il était en relations presque amicales avec Guinon quil traitait de cher monsieur dans plusieurs lettres terminées par ces mots : « Compliments ou mille compliments, » lettres dans lesquelles il sollicitait un nouveau délai pour lacquit dune dette de cent francs, dont le recouvrement, était confié à Guinon, engageant sa parole quavant le vingt-deux octobre tout serait réglé, et quil est évident que Wolff, en écrivant et faisant publier larticle sus-analysé, a cédé à un sentiment de vengeance personnelle sus­cité par la saisie-arrêt formée sur lui, le vingt-cinq octobre , à la caisse des auteurs dramatiques et à la caisse du journal le Figaro ;

Condamne Wolff à six jours de prison, et Wolff et Jouvin 1 solidaire­ment à trois cents francs damende.

Pour moi, je trouve très précieux, pour létude de la vie française moderne, ces détails qui nous montrent bien lévolution du personnage étranger chez nous.

Allez en Allemagne , essayez dy emprunter cent francs et dy trouver du travail, et vous men direz des nouvelles. Jai dépensé, comme tout voya­geur, mes cinquante francs par jour à Cologne sans que les gens se soient départis dune froide politesse. En Angleterre, on ferme les portes cochères quand il pleut pour empêcher les passants de sy abriter. Le Juif de Cologne trouve ici toutes les facilités pour vivre, et son premier soin est dinsulter le natif , de lui prodiguer des épithètes désagréables et des noms de ménagerie 2 .

1- Inutile de faire observer que M. Jouviu, qui était un écrivain fort honorable, ne figure h que comme gérant.

2. C'est le signe du Juif. Nos ouvriers souffrent littéralement de la faim , il n est pas de jour vous ne soyez accosté par un homme, dont la physionomie est honnête malgré les haillons qui le couvrent ; il vous dit, en vous tendant la main : « Je vous donne ma parole