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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

dominante de lépoque : un aplatissement de laquais devant tout ce qui a lapparence de la force. Encore aujourdhui, de tout jeunets, qui ne con­naissent pas un mot de la question, viennent salement insulter un pauvre homme de lettres mort à lhôpital, après avoir écrit cent volumes, dont quelques-uns ne sont pas sans valeur. Le Clairon, trônait Armand Yvel, cachant, pour lédification de la clientèle catholique, le nom trop signi­ficatif dArmand Lévy , vomissait sur ce mort, quelque temps avant de disparaître lui-même. Que le Clairon , qui tenait de près au boulevard, nosât point louer Marchai, cela se comprend; mais pourquoi ne pas garder le silence? Quel mal, je vous prie, a fait à la cause que défend Gornély l'homme qui a écrit : Pourquoi jai été républicain, et pourquoi je ne le suis plus, les Régicides, Marie-Magdeleine? Quelles âmes ont été corrompues en lisant les Philosophes au pilori, les Courtisanes devenues saintes, lHistoire de Sa Sainteté Pie IX , Sauvons le Pape!

Peu à peu, une légende se forme sous linfluence des Juifs qui jouent le rôle des scribes dans certaines sociétés primitives, qui seuls écrivent lhistoire, et qui lécrivent à leur façon. La mort de M. Marchai de Bussy, en avril 1870, nempêcha pas un journal de le faire figurer dans le massacre des otages de la Roquette.

Quoique toute la presse, comme on devait sy attendre, eût pris le parti du Juif allemand contre le Français , la campagne de Y Inflexible ne fut pas belle pour Wolff. Le Tribunal, étant donnée la législation sur la diffa­mation, ne put se montrer insensible à ses plaintes; mais quand il connut quelque particularité édifiante des habitudes de cet homme de lettres sin­gulier, il lui alloua uniquement ce quil nétait pas possible de lui refuser : Vingt sous. Cétait beaucoup, et même aujourdhui, quoique le prix de toute chose ait augmenté, je ne vois guère de tribunal, fût-il composé exclusivement de Juifs et de Francs-Maçons , qui se hasardât à estimer lhonneur de Wolf! au delà dun petit écu.

Menacé dexpulsion à la suite de tant de scandales, Wolff avait répondu fièrement : « Si lon savisait de me toucher, je reviendrais à la tète de trois cent mille hommes. » Les trois cent mille hommes vinrent, et quelques autres aussi avec, mais Wolff, qui a toujours professé la sainte horreur des combats, nétait pas avec eux. Il apparut quand tout fut fini.

Cest dans le panégyrique deToudouze quil faut lire le récit de ce retour. Tout est joli-dedans. H y a lépisode Bourgoing qui est une perle. Pendant la guerre, Wolff était à Vienne, M. Bontoux lui remit obli­geamment, pour écrire un volume sur le Tyrol, dix mille francs quil