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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

exhiber sans cesse ces pauvres petits, comme dans le tableau de Pelez , faire décrire sa nursery à chaque instant?

Quel accueil ferait le corps des ingénieurs à quelquun qui lui appor­terai un volume de vers? A quel titre M. de Lesseps se présente-t-il à lAca­ démie française , par lunique motif quil a creusé un canal?

A lâge de M. de Lesseps tout est excusable; mais que penser de M. lailleron qui paye sa bienvenue à lAcadémie en lavilissant? Il y avait quelque chose qui imposait quand même lestime dans ce petit coin de France , réservé aux lettres, la politique pénétrait parfois, mais la question dargent était inconnue, les bonnes actions étaient celles seu­lement quon signalait pour le prix de vertu. Sous prétexte que ses Panamas monteraient quand on verrait sur les annonces démission : M. de Lesseps, « membre de lAcadémie française , » M. Pailleron na pas eu de repos quil nait mêlé aux opérations de Bourse une noble institution du passé. Voilà M. de Lesseps admis; demain ce sera M. de Soubeyran ou M. Lebaudy; une valeur dégringolera ou montera selon que le directeur de lentreprise sera reçu ou repoussé au palais Mazarin. Quand on sera embarrassé dans la discussion du fameux dictionnaire, on priera Pingard de se transporter à Mazas pour y prendre l'avis de quelque membre en villégiature dans cette prison pour distribution de dividendes fictifs.

Quel rôle magnifique eût pu jouer cependant lAcadémie : représenter dans ce naufrage général le respect de tout ce qui avait constitué la vieille France , encourager de son approbation, grandir de son sulfrage ceux qui étaient restés fidèles à un généreux idéal, et, pour tout dire dun mot, être Française !

Elle est jolie la Française! Elle va prendre par la main le complice dOffenbach , le Juif qui, après avoir obéi à sa race en travestissant, aux éclats de rire de la foule, les pures créations du génie aryen de la Grèce , a travaillé consciencieusement pour la Prusse en apprenant aux soldats à outrager leurs généraux, en raillant le panache du chef qui flottait jadis au-dessus des mêlées comme un signe de ralliement, le sabre des pères qui, brandi dans les charges héroïques, a tant de fois sauvé la Patrie '.

4. l'n grand chrétien qui, après avoir été un soldat intrépide est devenu un orateur de premier ordre, nous racontait l'impression qu'il avait éprouvée en entendant le souvenir du général Boum évoqué tout à coup en 1870 dans la retraite de Saint-Avold sur .Metz . On cheminait la nuit, dans la tristesse de la défaite présente, avec lappréhension du ésastre quon sentait venir. Les têtes de colonne des régiments se confondaient avec létat-major des généraux. Soudain, un vieux colonel, qui ne décolérait pas depuis le commencement de Ja campagne, se mit à parler des Juifs, d'Halévy, dOffenbach , de la Grande Duchesse, à