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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE . ! r ,

lon entonne la veille du Kippour *. Ils vinrent tous les soirs, montrèrent le poing et dirent aux artistes : Essayez !

Il convient, je le sais, de reconnaître que sur les prétendues grandes dames qui figurent sans cesse sur le livre dor des journaux mondains, le nombre de celles qui appartiennent à lancienne race française est relati­vement très limité.

LAméricanisme a envahi Paris presque autant que le Sémitisme .

Que dhistoires piquantes à raconter, si nous ne voulions rester fidèles à notre principe de philosopher seulement sur ce qui est dans le domaine commun! Le grand seigneur, rêvant de faire un opulent mariage, a été, dans la plupart des cas, la plus candide des dupes. Certaines familles yankees, venues primitivement dAllemagne et ayant laissé leurJuiverie dans la traversée de lAtlantique, sembarquent un beau jour pour Paris avec une petite fortune, deux ou trois cent mille francs, quelles dépensent bravement en un an avec un bruit étourdissant. Les chroniqueurs embou­chent la trompette, les feuilles bien informées brodent à qui mieux mieux des récits de mines fabuleuses, de maisons de commerce colossales. Vous voyez dici le roman qui se bâtit dans la tête de lAryen. « L'industrie nest- elle pas la reine du monde moderne? Vive lindustrie! Avec ces millions sans nombre je rebâtirai mon château, jaurai les plus brillants attelages de Paris , je ferai du bien... »

Le mariage a lieu... Voilà la petite Yankee duchesse, marquise, com­tesse. Lheure sonne lheureux époux juge quil serait temps de monnoyer quelques pépites de ces mines inépuisables, de se faire envoyer un peu dargent de ces maisons de banque ou de commerce.

Hélas ! les mines ont été inondées, la maison de banque est en faillite. Le pere qui, souvent, navait pas même donné de trousseau, mais qui avait

1. Le Lerho dodi fut composé par Jehuda ben Halévy , le célèbre rabbin de Tolède . Lire à ce sujet, le petit poème exquis, à la fois attendri et railleur, que Henri Heine a écrit sur ce sujet, et il évoque la figure de quelques poetes juifs du Moyen Age , à propos des Cours damour :

« Le héros que nous chantons, Jehuda ben Halévy , avait donc aussi une dame de ses pensé, s, mais celle- était d'espece particulière.

« Ce nétait pas une Laure dont li s yeux, astres mortels, avaient allumé, le jour du Vendr di-Saint, dans le Dôme, un illustre incendie ;

« Ce n'était pas une châtelaine qui, dans l'éclatante parure de la jeunesse, présidait aux lourn is et décernait la couionne de laurier;

« Ce n'était pas une casuiste de la jurisprudence des baisers, ni une doctrinaire qui, dans une Cour d'amour, professait sentencieusement;

« Celle que le rabbin aimait était une pauvre petite bien-aimée, triste et douloureuse image de ruines, et elle sappelait Jérusalem ! »