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LA FRANCE Jl IVE
Juiverie n a eu qu’à faire un geste à ce qu’on appelle « l’aristocratique assistance de l’Opéra » pour qu’à sa rentrée, au mois de janvier suivant, M“° Fidès-Devriès fût couverte d’applaudissements
Dès que les Juifs y ont tenu le premier rang, le théâtre lui-même s’est transformé. Tant que les comédiens furent de simples chrétiens, le métier d’acteur resta un métier peu considéré par lui-même, mais que la grandeur du talent, la tenue personnelle de l’artiste relevaient à l’occasion. Il faut avoir perdu, en effet, tout sens moral et tout bon sens pour admettre que, dans la hiérarchie sociale, le bouffon, dont la profession est de recevoir des coups de pied dans le derrière pour amuser la foule assemblée, soit l’égal d’un soldat qui expose sa vie pour son pays, d’un marin qui affronte la tempête, d’un médecin qui brave les épidémies. Sans doute l’histrio- nisme a régné dans toutes les civilisations corrompues. A thé es asservie donnait à Polus un talent par jour. Æsopus et Roscius furent gorgés d’or. Deux mimes, Pyladeet Bathyle, remplirent de leurs uerdles la Rome d i bas Empire. Pâris , que Caligula fit b, t're de verges pour avoir hésit ■ a déclarer que l’Empereur chantait mieux que Jupi r, eut un peu es allares d’un sociétaire de la Comédie-Française actuelle.
En ses hontes mêmes, le peuple romain garda néanmoins un certain respect de la dignité humaine; il mit son amour du plaisir au-dessus de tout, il témoigna qu’il voulait s'amuser à tout prix et qu’il oubliait tout pour arriver à ce but; mais il ne déclara jamais qu’un homme de joie était l’égal d’un homme de devoir et de sacrifice. Sénèque , qui fut un voluptueux, Pétrone, qui fut un débauché, auraient brisé leur stylet plutôt que d’écrire les tirades pompeuses que les journalistes de la presse juive consacrent chaque jour à « l’honnêteté, à la noblesse de la profession d’histrion. »
Si l’Empire, grâce à Fould , donna pour la première fois la croix à un comédien, Isidore Samson , parce qu’il était d'origine juive , il le fit encore avec des réserves formelles ; il décora le professeur du Conservatoire et l’auteur dramatique, à la condition expresse que l’acteur ne reparaîtrait plus sur les planches.
Avec leur parti pris d’avilir l’armée, les républicains devaient changer tout cela. Il faut lire dans les journaux de l’époque la scène de la décora-
t. Un journal avait raconté, pour préparer cette rentrée, qu'à Lisbonne , .M m0 Fidès- Devriès avait été rappelée cent douze fois en une seule soirée, ce qui, au dire de nos confrères, aurait représenté, rien que pour le trajet des coulisses à la scène, une marche de six kilomètres. Voilà ce que les Barnums juifs font avaler à ce Paris qui avait jadis une perception si prompte et si fine de tout ce qui était ridicule et grossier!