Druckschrift 
La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
Entstehung
Seite
662
Einzelbild herunterladen

662

LA FRANCE Jl IVE

Juiverie n a eu quà faire un geste à ce quon appelle « laristocratique assistance de lOpéra » pour quà sa rentrée, au mois de janvier suivant, M° Fidès-Devriès fût couverte dapplaudissements

Dès que les Juifs y ont tenu le premier rang, le théâtre lui-même sest transformé. Tant que les comédiens furent de simples chrétiens, le métier dacteur resta un métier peu considéré par lui-même, mais que la grandeur du talent, la tenue personnelle de lartiste relevaient à loccasion. Il faut avoir perdu, en effet, tout sens moral et tout bon sens pour admettre que, dans la hiérarchie sociale, le bouffon, dont la profession est de recevoir des coups de pied dans le derrière pour amuser la foule assemblée, soit légal dun soldat qui expose sa vie pour son pays, dun marin qui affronte la tempête, dun médecin qui brave les épidémies. Sans doute lhistrio- nisme a régné dans toutes les civilisations corrompues. A thé es asservie donnait à Polus un talent par jour. Æsopus et Roscius furent gorgés dor. Deux mimes, Pyladeet Bathyle, remplirent de leurs uerdles la Rome d i bas Empire. Pâris , que Caligula fit b, t're de verges pour avoir hésit a déclarer que lEmpereur chantait mieux que Jupi r, eut un peu es allares dun sociétaire de la Comédie-Française actuelle.

En ses hontes mêmes, le peuple romain garda néanmoins un certain respect de la dignité humaine; il mit son amour du plaisir au-dessus de tout, il témoigna quil voulait s'amuser à tout prix et quil oubliait tout pour arriver à ce but; mais il ne déclara jamais quun homme de joie était légal dun homme de devoir et de sacrifice. Sénèque , qui fut un voluptueux, Pétrone, qui fut un débauché, auraient brisé leur stylet plutôt que décrire les tirades pompeuses que les journalistes de la presse juive consacrent chaque jour à « lhonnêteté, à la noblesse de la profession dhis­trion. »

Si lEmpire, grâce à Fould , donna pour la première fois la croix à un comédien, Isidore Samson , parce quil était d'origine juive , il le fit encore avec des réserves formelles ; il décora le professeur du Conservatoire et lauteur dramatique, à la condition expresse que lacteur ne reparaîtrait plus sur les planches.

Avec leur parti pris davilir larmée, les républicains devaient changer tout cela. Il faut lire dans les journaux de lépoque la scène de la décora-

t. Un journal avait raconté, pour préparer cette rentrée, qu'à Lisbonne , .M m0 Fidès- Devriès avait été rappelée cent douze fois en une seule soirée, ce qui, au dire de nos con­frères, aurait représenté, rien que pour le trajet des coulisses à la scène, une marche de six kilomètres. Voilà ce que les Barnums juifs font avaler à ce Paris qui avait jadis une percep­tion si prompte et si fine de tout ce qui était ridicule et grossier!