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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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PARIS JUIF ET LA SOCIETE FRANÇAISE

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ces dernières années, en enlevant à nos artisans tout idéal, leur a enlevé en même temps tout leur goût.

A ces causes dinfériorité il faut ajouter la concurrence déloyale qui se donne pleine carrière, grâce au mépris des gouvernements étrangers pour le nôtre. On contrefait nos marques de fabrique, et on les appose sur des produits qui nont rien de français .

Quelle autorité voulez-vous quaient pour se plaindre des représentants comme ceux qui ont envahi notre diplomatie? A Vienne, vous avez Fou- cher de Careil, ancien candidat officiel de lEmpire, devenu opportuniste servile, qui a jadis dépouillé un pauvre Privât docent de ses travaux de vingt ans sur Leibnitz, pour mettre sur lœuvre dautrui sa marque de fabrique à lui On envoie, comme consul général à Panama, pour laider à se refaire aux dépens des actionnaires du canal, le député Lavieille, qui vient dêtre flétri par les tribunaux pour ses indélicatesses financières. En Egypte , vous aviez Barrère; ailleurs un ambassadeur, dont la nièce a été condamnée à cinq ans de prison, à Marseille , pour avoir commis dinnom­brables escroqueries en se faisant passer pour larchiduchesse dAutrich ; à Rome , vous avez Gérard.

Après la guerre, quand limpératrice Augusta demanda un lecteur fran­ çais , on lui déclara quil serait impossible de trouver un Français assez vil pour aller remplir un tel emploi à Berlin . Gérard soffrit, et moitié valet, moitié lecteur, puni quand il était en retard dun quart dheure, il accepta cet horrible métier de sourire à tous les sarcasmes quon lançait contre sa Patrie mutilée dans ce palais qui retentissait, du matin au soir, des cris de joie bruyants des vainqueurs. Gambetta, toujours en quête dhommes assez dépourvus de dignité pour quon pût tout leur demander, prit Gérard dans la domesticité dune souveraine allemande pour en faire un serviteur de la République.

Tandis que nos ouvriers sentassent dans nos villes à la recherche dun travail qui devient de plus en plus rare 1 , lagriculture est abandonnée. En certaines régions, on ne veut prendre de ferme à aucun prix ; la terre a perdu près des trois quarts de sa valeur. Le rapport de la Société des Agriculteurs de France sur la situation du département de 1 Aisne contient des aveux navrants sur ce point.

1. En 1861, A la suite de l'annexion des communes suburbaines, on comptait à Paris 36,"H 3 ménages fournissant 90,287 indigent*.

En 1877, on constatait une augmentation de 3,133 ménages.

Aujourdhui le nombre des malheureux réduits à avoir recours à la chante publique est de 180,000.