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LA FRANCE JUIVE
toujours g iis, bien portants, vivent très vieux. Les breuvages composés avec des essences, au contraire, ne s’assimilent pas; ils ont l’action de véritables poisons, ils déterminent des crises de delirium tremens, des accès de frénésie, des raflinements de férocité dont l’homme est à peine responsable.
Prenez, si vous le voulez, les sucrages, auxquels se sont voués particulièrement deux zélés démocrates de l’Hérault . Le sucrage, on le sait, se fait par la glucose. Or, nous dit le rapport sur les travaux du Laboratoire municipal pour l’année 1882, « la fermentation du sucre de fécule donne naissance à une certaine proportion d’acide ainylique dont la nocivité est supérieure à celle de l’alcool de vin. De là l’ivresse plus rapide, les malaises immédiats, l’ébranlement nerveux qui suivent régulièrement l’usage joui- nalier des vins traités par la méthode de Gall et de Petiot. »
11 eût semblé logique que les démocrates, ceux qui se déclarent en toute occasion les amis du peuple, exagérassént même la sévérité contre les commerçants qui, pour s’enrichir, empoisonnaient les classes populaires '. N’est-elle pas doublement précieuse cette santé de l’ouvrier pour lequel la moindre maladie est la ruine, la honte pour les siens, l’hôpital? Qui ne se sentirait ému en voyant les récits de toutes les fraudes dont sont victimes les malheureux auxquels des marchands éhontés, affolés par l’amour du gain, donnent de la marchandise fausse en échange d’un argent qui est vrai? Est-il un honnête homme qui ne soit pas de l avis d’Alphonse Karr , qui, partant de ce principe juste que la monnaie est l’équivalent de la marchandise, demande qu’on punisse celui qui fabrique du faux vin de la même peine que celui qui fabriquerait de la fausse monnaie?
Les Francs-Maçons ne pensent pas ainsi. L'abrutissement par l’alcool frelaté est un de*leurs principaux moyens d’action, ils ne veulent pas y renoncer. Rien n’est symptomatique, sous ce rapport, comme les attaques dont le Laboratoire municipal a été l’objet.
Le Laboratoire municipal est dirigé par un chimiste éminent qui a ce qu’on appelait au xvm' siècle « la passion du bien public. » Incorruptible, ce qui en fait une originalité à notre époque, M. Girard s’est arrangé
1. Les Israélites , pour se préserver eux-mêmes, prennent des précautions très sages : ils ne boivent que du vin dont la pureté est certiliée par un rabbin. Nous lisons à Chaque instant dans les Archives des annonces de ce genre :
Jules Simon Marque spéciale
Sous la surveillance et avec U autorisation de M. Kahn, rabbin de S Unes, successeur de M. Aron.
Pourquoi les catholiques ne demandent-ils pas au curé de la localité de garantir les vins qu’on leur envoie?