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de plus pour se mettre même hors d’état de condescendre aux sollicitations, aux recommandations, aux demandes injustes dont l’accablent les conseillers municipaux républicains. Il est admirablement secondé par un homme aussi actif que lui, M. Dupré, et par une légion de jeunes savants auxquels les modestes émoluments de leur place d’inspecteurs permettent d’achever leurs études de médecine.
En quelques années, ce Laboratoire a obtenu d’importants résultats ; il a éclairé d’un jour terrible les périls qui menaçaient les travailleurs; il a fait même cesser complètement certaines falsifications plus meurtrières que les autres.
Voici quel a été le chiffre des analyses depuis 1881 :
En 1881. . .. 6,517
En 1882. 10,929
En 1883. 14,686
En 1884. 16,504
En 1885. 16,184 1
La proportion générale était, au commencement, de 50 pour 100 de mauvais sur les laits, de 59 pour 100 sur les vins. Grâce à une surveillance attentive, elle avait diminué de près de moitié. Depuis le succès du Conseil municipal, qui a réussi à empêcher la publication du résultat des analyses, la proportion est redevenue ce qu’elle était au début, et, vraisemblablement, augmentera encore.
Au lieu d’encourager ces opérations bienfaisantes, d’augmenter les attributions de ce véritable Comité de Salut public, les députés de la gauche craignirent de voir revenir à la raison le cerveau des infortunés prolétaires qu’ils trompent par de perfides promesses. Ils prirent ouvertement, brutalement, sans vergogne, le parti de l’empoisonneur. Ils organisèrent une sorte de syndicat pour garantir au marchand de vin ses bénéfices malhon- uêtes, une manière d’assurance de la Fraude contre le Châtiment.
1. Sur ce total, 6,962 ont été déclarés bons ou passables, 9,222 ont été reconnus mauvais. Ces chiffres ne suffiraient-ils pas à prouver de quelle active surveillance le commerce actuel doit être l'objet?
Le Laboratoire a transmis au Parquet de la Seine 4,530 affaires de falsifications sur lesquelles 2,207 ont motivé des condamnations.
1,500 affaires ont été classées sans suite judiciaire.
le suppose que mes lecteurs savent le français , et qu’ils comprennent ce que cette dernière phrase veut dire : « Les auteurs de falsifications, qui appartenaient à la Maçonnerie ou qui étaient des électeurs influents, ont échappé aux punitions qu ils avaient mér tees. »