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LA FRANCE JUIVE
Une première lois, Gambetta avait présidé une réunion qui se proposait franchement ce but méprisable. Après la mort du chef de l’opportunisme, Edouard Lockroy reprit l'affaire qui lui sembla bonne, et, dans la réunion qui eut lieu au mois de mars 1883, au Cirque-d’Hiver, il fut entouré de tous les hommes politiques appartenant à la Maçonnerie .
Sur l’estrade on remarquait à côté de lui :
MM. Brelay, Spuller, Barodet , Frébault, Anatole de La Forge , Cadet, Greppo , Cantagrel, Farcy, de Heredia, Lafont, Tony Ilévillon, Beauquier, Pelletan, Peytral, Courmeaux, Boué, Rousselle, colonel Martin, Amouroux, de Ménorval, Delabrousse, Robinet, Dreyfus , llamel, Marsoulan, Curé, Jobbé-Duval, Deligny, Hovelacque, Ranc, Ernest Lefebvre, Germain Casse, etc.
Au point de vue de la note à prendre, cette tranquille impudence est peut-être un des symptômes les plus caractéristiques de la bassesse d'âme de ces députés républicains. Quelles généreuses paroles eût pu prononcer un homme véritablement digne de ce beau titre d’ami du peuple! Quels nobles accents il eût pu trouver pour dire à cet auditoire populaire : « Ne vous dégradez pas par l’ivresse! Songez à tout ce qui s’engloutit dans les assommoirs, à la femme, aux enfants qui attendent le salaire de la semaine. »
Parmi les flatteurs du peuple qui. figurent'dans cette liste, aucun, je le reconnais, n’eùtété capable de tenir ce langage que tiennent les plus pauvres desservants de nos campagnes. Tout au moins ces favoris de la multitude eussent pu dire: « Peuple, puisque tu veux boire, nous veillerons à ce qu’on ne t'intoxique pas, à ce que l’on ne gagne pas en quelques années une scandaleuse fortune aux dépens de ta santé. »
De toutes ces bouches il ne sortit qu’un cri d’encouragement aux falsificateurs et aux distillateurs de poison, un cri de réprobation contre l’institution qui avait pour but de préserver la vie de l’ouvrier.
La façon éhontée dont certains orateurs, comme le Juif Lyon -Allemand , outragent publiquement la vérité dans ces réunions est inimaginable. On déclare, par exemple, que le Laboratoire met des entraves au commerce en exigeant une moyenne de 10 degrés d’alcool et de 20 grammes d’extrait sec.
— Le vin de Champagne n’atteint pas cette moyenne, ajoute-t-on triomphalement.
Or, ces arguments sont absolument mensongers. Quand le vin examiné est déclaré naturel par le vendeur, on compare l’échantillon prélevé au vin du même cru, et, s’il est trouvé semblable, on admet parfaitement qu’il n’ait que 8 et même 7 degrés. Quand le dépositaire ne veut pas indiquer la composition des vins dits de coupage, on lui applique les habitudes du com-