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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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PARIS JUIF ET LA SOCIETE FRANÇAISE

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merce parisien, quon est bien forcé de tolérer par la force des choses, quelque répréhensibles quelles soient, et qui consistent à mouiller dun cinquième.

Remarquons, en outre, quà part les produits nuisibles le Laboratoire n'empêche de rien vendre; il dit seulement aux marchands de vin : « Ne trompez pas, annoncez du vin additionné deau, du vin fabriqué avec de la fécule de pomme de terre, du cognac orné dun bouquet déther. En boira qui voudra. »

Cest cet appel à la plus élémentaire loyauté qui révolte les républicains organisateurs de ces meetings. Ils ont obtenu gain de cause, en tous cas, et depuis le mois de juillet 1883, il est défendu au Laboratoire demployer officiellement les mentions mauvais et nuisibles. En 1884, Lyon -Allemand , chargé du rapport au Conseil municipal, fit même voter le rattachement à la Préfecture de la Seine, mais cette délibération fut cassée 1 .

Nest-ce pas bien Franc-Maçon tout cela? Les hommes qui refusent au pauvre agonisant, dans un hôpital, le cordial de quelque bonne parole du prêtre qui le réconforte et lencourage, ne sont-ils pas logiques avec eux- mêmes en refusant aux travailleurs le cordial dun verre de vrai vin qui le remette un peu de ses fatigues? « Malheur au pauvre! » dit lopulent Lockroy. Le riche seul aura droit à avoir un peu didéal dans lâme, un peu de chaleur à lestomac, un peu d'esprit par-haut, un peu de gaieté saine ici-bas. >> Si lon pouvait mettre lair quon respire en exploitation, ces aigrefins formeraient un syndicat pour empêcher les indigents den profiter.

A défaut de l'air, nos braves républicains eurent lidée dexploiter les débris jetés à la borne. Qui eût imaginé quun gouvernement prétendu démocratique pùt avoir seulement la pensée dinterdire aux déshérités de recueillir, pour soutenir leur misérable existence, les rebuts de la ville magnifique, de ramasser les miettes de la fête? Cette implacable dureté a

1. Le Conseil municipal est tellement de cœur avec les falsificateurs que, dans la séance du 2 mars 1885, il émet un vœu pour labrogation du paragraphe 14 de 1 article 15 du décret du 2 février 1832, qui prive de leurs droits électoraux les empoisonneurs publics. Dans une réunion organisée le 20 mars 1885, au Cirque-dHiver, sous la présidence de Tony Révitlon, les députés présents s'engagèrent à saisir la Chambre de cette question. Dans la séance du Conseil général du 6 juillet 1885, Mesureur, le débaptiseur de rues, prit main la cause de ceux qui baptisent le vin, et fit voter une proposition tendant a les relever de leurs condamnations.

Cela ne suffisait pas encore à ce maître de lépoque, quon a appelé le n» Mastroquet. 11 ï eut, aux élections de 1885, un candidat des marchands de vin mouilleurs, Auguste hude, et grâce à la Franc-Maçonnerie , il fut nommé 1