PARIS JUIF ET LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE
L’affaire est excellente encore. On ne saurait s’imaginer combien les pauvres tiennent à certains objets, témoins éloquents et muets des deuils et des joies de la vie domestique, le hochet ou la timbale de l’enfant achetés en des jours plus prospères, la bague de mariage. Quelques-uns consentent à payer un double intérêt à la condition qu’on leur accordera un certain délai pour retirer la reconnaissance.
Les banquiers élégants fournissent les capitaux qui sont nécessaires et viennent, de temps en temps, se rendre compte de ce qu’ils ont produit :
Il n’est pas rare de voir s’arrêter en face des coupe-gorge où se traitent — de Turc à Maure — ces sortes d’affaires, l’équipage de quelque personnage vêtu d’importance. C’est le financier venant régler ses comptes. Il a, dans Paris, un certain nombre d’endroits où des individus à ses ordres guettent les besoigneux qui n’ont plus rien à engager que les bulletins officiels de leurs engagements.
Quand la journée a été pleine de larmes pour d’autres, c’est-à-dire pleine d’or pour lui, le banquier arrive tout guilleret dans quelque salon, et quand on annonce le baron d’Haceldama, toutes les chrétiennes se mettent à minauder et à sourire : « L’aimable baron, qu’il est gentil d’être venu, et notre toute chère baronne, comment va-t-elle 1 ? »
1. Les maisons de vente à crédit, qui vendent chaque objet le double ou le triple de sa valeur, sont une des formes de l’usure juive. On trouvera, dans le Cri du Peuple du 13 octobre 1884, quelques renseignements intéressants sur la maison Schwartz et sur la maison du Bon Génie, dirigée par Gabriel Lévy, assisté de ses cousins Isaac et Albert Lévy. Pour les faits de chantage, exercés sur les malheureux employés par" les agents de la sûreté, nous renvoyons à l’affaire Laplacette (livre VI e ), qui est le modèle du genre.
Les journaux radicaux, quand par hasard ils ne sont pas aux mains des Juifs, peuvent dire beaucoup de choses que n’oseraient pas dire et que, d ailleurs, ne savent pas les journaux catholiques, qui restent trop en dehors de la vie réelle.
On lira avec intérêt, dans le CiH du Peuple du 2 mars 1885, une étude sur le Juif Manassé, dont la spécialité est d'exploiter les ébénistes qui n’ont pas d’avances :
« Vous avez besoin de 1,000 francs, veus apportez des meubles chez Manassé, représentant une valeur de plus que le double, et Manassé vous donne 1,000 francs, moins une Quarantaine ou une cinquantaine de francs retenus pour l’intérêt.
* H arrive alors l’une de ces trois choses : vous êtes veinard ; vos meubles sont vendus ~~ P a s cher — on vous prie de passer à la caisse pour recevoir le solde qui vous revient ; v °s meubles ne sont pas vendus, mais vous avez trouvé 1,000 francs pour rembourser le prêt que Manassé vous a fait, et vous venez les reprendre, provisoirement ; enfin, vos meubles ne sont pas vendus, vous n’avez pas trouvé 1,000 francs. Bonsoir, meubles! Manassé en est, par oontrat de vente à réméré, le légitime propriétaire. «
L’organisation actuelle, nous ne saurions trop dégager ce point, est, en tout, purement et sim plement l’inverse de la société chrétienne. Jadis, l’Eglise condamnait l’usure, en théorie, et I e bras séculier frappait les usuriers. Aujourd’hui, les Académies, qui sont des especes