700
LA FRANCE JUIVE
Interrogé par quelques députés naïfs sur la question de savoir si . administration ne pourrait pas effectuer elle-même ces prêts sur reconnaissances, André Gochut, l’ami de Bischoffsheim, répondit que cela était impossible, de toute impossibilité. Gomment les Juifs le font-ils alors?
Gomment cela finira-t-il? On n’en sait rien. Je veux dire qu’on ignore dans quelles circonstances au juste se produira une débâcle qui est inévitable. Le peuple attend et s’organise. Ge n’est plus dans les ruelles étroites, dans les faubourgs malpropres de jadis, qu’il faut aller étudier la Révolution. Elle habite les beaux quartiers d’aspect moderne, ces environs de la rue Monge, par exemple, où la misère semble plus froide et plus terrible encore au milieu de ce décor édilitaire tout battant neuf, où rien ne parle du passé.
Les liens qui rattachaient l'homme d’autrefois à cette église où il avait été baptisé, où les dernières prières avaient été dites sur les siens, au patron qui avait été l’ami de son père, aux bons Frères qui l’avaient élevé, sont brisés depuis longtemps. L’être qui est là est un moderne, un nihiliste, il ne tient à rien ; il n’est guère plus patriote que les trois cent mille étrangers que l’aveuglement de nos gouvernants a laissés s’entasser dans ce Paris dont ils seront les maîtres quand ils voudront; il ne se révoltera pas, comme les aïeux, sous l’empire de quelque excitation passagère, sous une influence atmosphérique en quelque sorte qui échauffe les tûtes et fait surgir des barricades instantanément. Un monarque quelconque auquel on aurait à reprocher la moitié des infamies, des prévarications, des hontes sans nombre accumulées parle régime actuel, aurait entendu depuis longtemps l’émeute rugir aux portes de son palais. En réalité tout cela laisse la masse profondément indifférente : toute a son idée fixe, elle rumine silencieusement son protêt de révolution sociale et attend le moment pour s’élancer sur Paris par ces grandes avenues qui semblent faites pour charrier des fleuves humains.
Dans une société livrée à toutes les convoitises, où le sentiment du juste et de l’injuste a presque entièrement disparu, où ceux qui soutirent sont foulés aux pieds sans pitié par ceux qui jouissent, la
d'églises laïques, déclarent que le crédit ainsi pratiqué est la plus belle institution du monde, et la force policière et légale est mise au service de l'usurier. Dès qu'auront disparu ceui qui, même dans notre magistrature déshonorée, sont encore les représentants inconscients d'un état de choses différent, le Juif aura reconstitué un servage d’un ordre particulier, raflera impunément l’économie par la société financière, la meilleure partie du salaire q tidien par le marchand de vin, la vente à crédit, l’achat des reconnaissances.