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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

Interrogé par quelques députés naïfs sur la question de savoir si . administration ne pourrait pas effectuer elle-même ces prêts sur recon­naissances, André Gochut, lami de Bischoffsheim, répondit que cela était impossible, de toute impossibilité. Gomment les Juifs le font-ils alors?

Gomment cela finira-t-il? On nen sait rien. Je veux dire quon ignore dans quelles circonstances au juste se produira une débâcle qui est inévi­table. Le peuple attend et sorganise. Ge nest plus dans les ruelles étroites, dans les faubourgs malpropres de jadis, quil faut aller étudier la Révolu­tion. Elle habite les beaux quartiers daspect moderne, ces environs de la rue Monge, par exemple, la misère semble plus froide et plus terrible encore au milieu de ce décor édilitaire tout battant neuf, rien ne parle du passé.

Les liens qui rattachaient l'homme dautrefois à cette église il avait été baptisé, les dernières prières avaient été dites sur les siens, au patron qui avait été lami de son père, aux bons Frères qui lavaient élevé, sont brisés depuis longtemps. Lêtre qui est est un moderne, un nihiliste, il ne tient à rien ; il nest guère plus patriote que les trois cent mille étran­gers que laveuglement de nos gouvernants a laissés sentasser dans ce Paris dont ils seront les maîtres quand ils voudront; il ne se révoltera pas, comme les aïeux, sous lempire de quelque excitation passagère, sous une influence atmosphérique en quelque sorte qui échauffe les tûtes et fait sur­gir des barricades instantanément. Un monarque quelconque auquel on aurait à reprocher la moitié des infamies, des prévarications, des hontes sans nombre accumulées parle régime actuel, aurait entendu depuis long­temps lémeute rugir aux portes de son palais. En réalité tout cela laisse la masse profondément indifférente : toute a son idée fixe, elle rumine silen­cieusement son protêt de révolution sociale et attend le moment pour sélancer sur Paris par ces grandes avenues qui semblent faites pour char­rier des fleuves humains.

Dans une société livrée à toutes les convoitises, le sentiment du juste et de linjuste a presque entièrement disparu, ceux qui soutirent sont foulés aux pieds sans pitié par ceux qui jouissent, la

d'églises laïques, déclarent que le crédit ainsi pratiqué est la plus belle institution du monde, et la force policière et légale est mise au service de l'usurier. Dès qu'auront disparu ceui qui, même dans notre magistrature déshonorée, sont encore les représentants inconscients d'un état de choses différent, le Juif aura reconstitué un servage dun ordre particulier, raflera impunément léconomie par la société financière, la meilleure partie du salaire q tidien par le marchand de vin, la vente à crédit, lachat des reconnaissances.