Druckschrift 
La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
Entstehung
Seite
734
Einzelbild herunterladen

734

LA FRANCE JUIVE

Une condamnation, même quand le cas nest pas trop grave, nempêche pas les Francs-Maçons darriver à tout. On aurait proposé au duc de Bro- glie d'admettre, dans le cabinet dont il faisait partie, un catholique con­damné à six mois de prison pour coups et blessures, quil aurait refusé avec indignation. Brisson, Orateur de la Grande Loge centrale, nhésite pas à confier à Dautresme le portefeuille du Commerce.

Le seul titre de ce Dautresme, pour devenir titulaire de ce département ministériel, était dêtre dun commerce désagréable et davoir écrit la mu­sique de quelques méchants opéras. En 1867, il avait à moitié assommé à coups de parapluie le directeur du Théâtre Lyrique qui hésitait à jouer Cadillac. Indulgent et débonnaire selon son habitude, Napoléon 111 sétait laissé lléchir par les supplications du musicien, qui, avec la bas­sesse de ses pareils, se roulait littéralement à ses pieds, et lui avait fait grâce pleine et entière des six mois de prison quil avait si justement mérités L

En prison, quand par hasard ils y vont, les Francs-Maçons sont certains de retrouver encore quelque protection. Quand toutes les fonctions impor­tantes ont été distribuées, les Maçons subalternes se sont précipités sur les emplois de directeurs et dinspecteurs détablissements pénitentiaires. Linspecteur de la maison des jeunes détenus des Douhaires, prèsGaillon, est un ancien courtier dassurances nommé Fleury, de la R.-. L.\ des Phi­lanthropes réunis,et lon peut être sûr que le relèvement moral des petits prisonniers est en bonnes mains.

Plus de Dieu, plus déglises; et, il n'y aura plus ni prêtres, ni reli­gion; plus de rois, plus de dirigeants, et il ny aura plus de charges inutiles, mais une égale répartition des richesses sociales *.

siégé dans dix affaires. A louverture de la session suivante on saperçut quun des jurés inscrits sur la liste était étranger et avait été condamné pour vol. Sur la liste de la 2» ses­sion de juillet 1885, on constata qu'un des jurés avait été condamné pour mendicité ; on ue sen aperçut que le matin de l'audience!

1. A rapprocher de la bonté du souverain envers ce brutal dans lequel il ne voulait voir quun artiste aigri par linsuccés et le manque de talent, la cruauté déployée par le gouver­nement actuel contre ce pauvre Desprez, lauteur d 'Autour d'un clocher, qui, condamné pour un délit littéraire, dut, quoique moribond, subir sa peine avec les escarpes et les voleurs. Le malheureux infirme ne put résister à ce régime et mourut quelques mois après. Dans cette gauche dont la plupart des membres doivent à la presse dêtre le peu quils sont, pas une voix ne séleva contre ce traitement barbare. Emu des souffrances de üt sprez, Daudet avait écrit une lettre pleine de cœur à Caniescasse. Le drôle ne répondit même pas à lécrivain.

2. liaison et religion, par A. Fleury, de la R... L.-. des Philanthropes réunis, Or .-. de Paris.