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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

Lancien Prévôt des marchands, Marcel, prévenu par la Cour, neut quà faire un signe, et la population parisienne, profonément catholique et qui haïssait les Huguenots, appuya les soldats du roi et du duc de Guise, infiniment moins nombreux que les Protestants. Les premières victimes furent précisément les gentilshommes qui sétaient introduits au Louvre pour en ouvrir la porte à leurs amis.

Malgré tout, cette date reste une des plus sombres de lhistoire humaine. Elle attristera toujours les cœurs magnanimes qui voudraient voir les fils dune même mère vivre entre eux comme des frères; mais elle na aucun rapport, comme horreur, avec les massacres de Septembre. Cette surprise armée dhommes qui couchaient avec leur épée sous le chevet ne peut être comparée au crime inexpiable de 1792, légorgement de malheureux prisonniers.

Dès le commencement de la République, le Protestantisme français fit alliance avec la Juiverie dont Waddington alla, comme nous lavons vu, soutenir les intérêts au congrès de Berlin. Cétait dans lordre. On a con­staté vingt fois létroite connexité qui existe entre le Juif et le Protestant. « Un protestant, a dit Heine, cest un catholique qui quitte lidolâtrie trini- taire pour marcher vers le monothéisme juif. »

Sans doute, les Juifs népargnèrent guère les dédains à leurs alliés, mais ils consentirent néanmoins à marcher avec eux ; ils fraternisèrent dans certaines sociétés comme le Cercle Saint-Simon, dont Meyrargues, qui portait le prénom florianesque de Nephtali, fut le premier trésorier, tandis que Monod en était le président. Dans la Revue des Deux-Mondes, le Protes­tant suisse Cherhuliez, caché sous le pseudonyme de Valbert, accabla les Juifs décœurantes adulations. La Revue historique, éditée par AlkamLévy, leur fut également une occasion de répandre du venin sur les catholiques.

Pour prix de leur aide, les Protestants eurent le droit de se livrer sans crainte à un apostolat qui ne recule devant aucun moyen. Ils organisèrent çà et des villages bibliques, comme celui qua décrit Daudet, dans lÉvangéliste; ils séquestrèrent des jeunes filles etrenoncèrent à leur propa­gande lointaine pour opérer à lintérieur. Ils pouvaient tout oser, limpunité leur était assurée et le silence de la presse juive leur était garanti.

Supposez quune catholique se fût rendue coupable des faits racontés par Daudet, vous entendez dici le ramage des journaux républicains. Daudet, en effet, affirme lauthenticité des moindres détails. Nous avons tous causé chez lui avec la mère dEline Ebsen, qui est le professeur dallemand de son fils. La presse a parlé du livre et gardé sur les actes