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LA FRANCE JUIVE
Gédéon Lévy s’en tira avec le bannissement. L’enquête faite à propos de ce crime mit une fois de plus en lumière l’habitude, constante chez les Juifs, d’outrager la foi des autres, de parodier les cérémonies de notre religion. Le Vendredi-Saint de chaque année, les Juifs se réunissaient chez Maieur Schaudpour contrefaire la Passion du Christ et fouetter le crucifix. Nous assistons chaque année à des scènes analogues; seulement, les Juifs étant les maîtres, elles se passent en plein jour.
Après l’affaire de Raphaël Lévy, qui ne laisse pas de place au doute, le fait d’assassinat rituel le plus topique est l’assassinat du P. Thomas, à Damas, en 1840, dont les moindres particularités sont connues, dont il est impossible de nier l’évidence nuisaue l’événement s’est produit en plein xix» siècle. Au moment de l’affaire de Tisza-Elzlar, le journal l’Union cCAlsace-Lorraine a résumé avec infiniment de netteté ce procès fameux.
Le Père Thomas, de l’ordre des Capucins , était aimé de tous à Damas, il exerçait la médecine en même temps qu’il se livrait à l’apostolat, il guérissait les âmes et soignait les corps.
Chrétiens, Turcs et Juifs étaient unanimes à louer son talent et son inaltérable charité : tous l’appelaient le saint missionnaire. Il s’était attiré la confiance de toutes les classes de la société ; mais c’est pour les Juifs surtout qu’il se montrait bon et bienveillant, à cause du grand désir qui le pressait de gagner leurs âmes à Dieu . Un jour qu’il fut menacé de mort par un mauvais chrétien dont il refusait de bénir un mariage illicite, il lui tendit le cou en disant : Je suis prêt à mourir, mais non à manquer à mon devoir. — Pendant que la peste ravageait Damas, il s’enferma avec les pestiférés et leur prodigua ses soins. Aucune peine, aucun sacrifice ne lui coûtait quand il s’agissait du bien de ses semblables. Aussi Schérif- Pacha, le gouverneur turc, l’honorait lui-même d’une affection toute particulière. Il avait donné l’ordre à ses serviteurs de lui laisser à toute heure libre accès dans sa demeure.
Il se trouva cependant de misérables fanatiques pour massacrer ce saint homme. Comme il passait un soir, le 5 février 1840, devant la maison d’un Israélite , nommé David Harari, ce dernier le pria d’entrer chez lui. Le P. Thomas se rendit sans défiance à cette invitation. David Harari était considéré, en effet, comme le Juif le plus pieux de Damas.
A peine la porte s’était-elle refermée sur le Père, que David Harari, ses deux frères, son oncle et deux autres Juifs se précipitèrent sur le pauvre religieux, le terrassèrent, le bâillonnèrent et le lièrent solidement.
U vint encore un rubbin ou Chakam, et le barbier juif Soliman fut