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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

touchantes fonctions. Les revenus de cet emploi furent, sans doute, pour lui dun bon rapp >rt, puisquil put faire lacquisition d'un immeuble aussi important que celui des Jacobins. Il me souvient davoir vu M. Roux, chi­rurgien à Auxerre , amener son fils dans la classe de M. Amé, pour lui faire infliger la susdite correction, et, avant dêtre à genoux, lui mettre dans la main une pièce de douze sous (système duodécimal) que, tout pleurant et encore agenouillé, lécolier corrigé remit à son tour au cinglant officiel. Cet écolier est devenu le célèbre chirurgien Roux, membre de lAcadémie des sciences .

Ainsi que le fait remarquer lauteur de cette note, les sommes consi­dérables déboursées à la Révolution par ce zélateur de la discipline, qui aimait la jeunesse à sa façon, sil faut en croire le proverbe « qui aime bien châtie bien, >> donneraient à supposer que le nombre des fessées était con­sidérable à Auxerre . Ce serait peut-être une indication inexacte: tout était bizarre en ces temps troublés. On vit même certaines communautés, menacées dêtre dépouillées, confier à des hommes, dont les protestations de dévouement les avaient trompées, les fonds nécessaires pour racheter limmeuble mis en vente, et ces hommes, abusant de la confiance quon leur témoignait, employer largent à acheter limmeuble pour eux-mêmes et nier énergiquement le dépôt *.

Bert, dailleurs, semble avoir rompu avec la Synagogue : il pose volon­tiers pour le pontife de lathéisme ; mais encore il est plagiaire, plagiaire de Juif naturellement. En 1818, au Parlement de Francfort , un Juif alle­mand, nommé Oppenheim, demanda quon instituât un Pape de Tathcisme, ein Papst der atheisten. Paul Bert a volé cette idée, il nest pas fier.

Jai pris lhomme en flagrant délit de mensonge, la main dans le sac.

Dans la deuxième édition de son Manuel, je lis cette phrase, page 156, lignes 14 et suivantes : « Je suis lieutenant de Dieu , disait Louis XIV dans son Testament, je possède la vie et la fortune de mon peuple en toute pro­priété. Lorsque je prends une résolution, Dieu menvoie son esprit. »

La phrase métonna un peu : elle était donnée cependant comme abso­lument authentique. puisquelle était écrite non seulement en italiques, mais placée entre guillemets. Avec la signature de tout autre, on naurait pas même eu lidée dy aller voir, mais Bert est de ceux quon ne croit pas sur parole. Je relus le Testament de Louis XIV . Paul Bert avait tout bonne­ment inventé la phrase, cétait un simple faux ! .

1. Ou lira avec intérêt sur cette question un volume plein dhumour et di couleur : Grippard, histoire dun bien de moines, par le R. P. Clair.

Voir aussi la Revue de la Révolution, du 5 juin 1884.

i. .Malgré son aplomb, Paul Berf fut obligé de retirer ce mensonge des éditions suivantes. Inutile de dire que je tiens le volume à la disposition de qui voudrait le consulter.