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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

« Ah! ah ! ce cure qui fouette une petite fille... et cet évêque qui est à côté de lui avec sa mitre... »

Le plus gros succès était pour une lithographie très grande, dont les cou­leurs violemment heurtées raccrochaient le passant.

Elle représente une sorte de chaîne de forçats. Les forçats sont habillés en curés, comme dit le peuple. Chacun des forçats a, au-dessous de sa ton­sure, sur le dos, un large écriteau. On y lit en caractères très nets ces diverses inscriptions : Condamné pour viol d'une petite fille, Condamné pour deux cent vingt attentats à la pudeur sur enfants...

Je passe sous silence dautres motifs de condamnations qui ne peuvent sécrire ici et qui pourtant sont étalés, devant les petits garçons, les petites filles... Cette image a le plus grand succès de curiosité. Quatre fois, cest-à-dire deux hommes, une femme et une sœur de Gavroche, à la voix argentine, on a lancé des commentaires obscènes qui ont fait chanceler tout à coup, comme sous un coup de vent, le groupe des femmes et des enfants...

En dehors de ces actualités, les Mystères dun évêché, la Quête à domi­cile, les Nouveaux Martyrs chrétiens, sont les dessins parus dans les semaines précédentes.

Cette guerre pornographique saisit toutes les occasions, se sert de tous les moyens.

Par lexécution, les Billets de la Sainte-Farce de Léo Taxil , fort soignés de tirage, se rapprochent presque de lart: les collectionneurs, plus tard, seront heureux de les trouver comme un témoignage de ce quon pouvait faire impunément à notre époque. De chaque côté, des religieuses et des prêtres sont représentés dans une attitude ignoble; au-dessous figure un saint Pontife, un souverain prisonnier, mais avec lequel la France n'a point rompu encore tout rapport diplomatique; il est coiffé dun bonnet de galé­rien sur lequel on lit le chiffre 13. Lœuvre porte la signature dErnest Renan , Encaisseur des anathèmes, et ces mots : Fit pour le contrôle : Léo Taxil .

Comme on tombe! pense-t-on, en voyant le nom de lancien élève de Saint-Sulpice imprimé sur ces saletés quil na jamais osé désavouer ! Quel châtiment vaudrait ce dégoût perpétuellement renouvelé qui prendra les chercheurs futurs en fouillant dans toutes ces hontes pour écrire enfin ce récit définitif que nous ne faisons quesquisser aujourdhui.

Supérieur par le caractère à Renan, Léo Taxil , du moins, a su sarracher à ces fanges. Il a eu honte dêtre lhomme des Juifs, et il a bravé leurs colères en se séparant deux. Ce sont les Juifs et les Francs-Maçons , il le reconnaît lui-même, qui lavaient conduit dans la voie il était; ce sont les Juifs qui lappuyaient, le préservaient de tout risque, lui garantissaient quil pouvait tout oser sans danger. Cest le Juif Strauss qui a été le pre*