Druckschrift 
La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
Entstehung
Seite
852
Einzelbild herunterladen
  

852

LA FRANCE JUIVE

honnête homme et un homme desprit. Après deux ou trois questions, il sut à quoi sen tenir sur linnocence des enfants ; ils avaient en effet figuré déjà deux ou trois fois dans des affaires dattentat aux mœurs. Cétait une spécialité chez eux; la Franc-Maçonnerie les promenait de département en département. Larrêt fut très explicite sur ce point :

En ce qui concerne loutrage public à la pudeur :

Attendu, que sils avaient existé, les gestes indécents, objets.de cette seconde inculpation, en raison même de leur gravité, nauraient pas manqué, dès le premier jour, dêtre dévoilés par les enfants, dont deux au moins avaient été antérieurement mêlées comme victimes ou comme témoins dans des procès de mœurs;

Attendu, néanmoins, que lors de l'enquête de M. linspecteur Camus, il na été en aucune façon question de ces actes, et que cest le lendemain, devant M. le commissaire de police, que deux enfants ont commencé à en parler;

Attendu que la défense, pour infirmer ces témoignages, ajustement relevé les nombreuses contradictions qui existent entre les déclarations des différentes petites filles, non seulement sur les gestes dont sagit, mais encore sur dautres circonstances accessoires de la scène, contradictions dautant plus inexplicables que les faits se seraient accomplis sous leurs yeux, dans un espace relativement très restreint;

Attendu que linstruction et les débats ont, du reste, révélé la pression exercée par une personne (linstitutrice laïque Melle) sur les enfants, et dont Y animosité contre linculpé ne saurait être mise en doute;

Attendu que la moralité inattaquable de labbé Mulot et tout son passé protestent contre ce nouveau chef de prévention;

Par ces motifs ;

Le tribunal renvoie l'abbé Mulot des fins de la poursuite sans dépens.

Une enthousiaste ovation fut faite au sortir de laudience au malheu­reux vieillard qui, très fort devant la persécution, faillit sévanouir de joie en voyant combien il était aimé. Un de nos confrères, M. Nicolas Bossu, ouvrit dans son journal le Courrier de la Somme, une souscription qui fut presque aussitôt couverte et qui servit à lachat dun calice dor '.

Linstitutrice flétrie par le tribunal reçut naturellement lavancement quelle méritait, elle fut appelée à une position à Paris .

1. Au mois de juin 1885, la rentrée de l'abbé Fyten, après son acquittement par la cour dassises de Douai , fut aussi un véritable triomphe. Une foule immense était accourue à la rencontre de lexcellent prêtre criant : « Vive labbé Fyten! A bas les Francs-Maçons et les calomniateurs! » Une voiture jonchée de fleurs attendait l'abbé qui y prit place à côté du doyen ; des voitures de maîtres, des véhicules de toutes sortes, des charrettes de paysans suivaient à la file. L'abbé Fyten avait eu la chance d'être traduit devant le jury ; s'il eût comparu devant des magistrats Francs-Maçons , il eût probablement fini ses jours dans uneprison. Combien de prêtres innocents ont péri ainsi!