Druckschrift 
La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
Entstehung
Seite
855
Einzelbild herunterladen
  

LA PERSÉCUTION JUIVE

855

décapiter la magistrature. Les anciens magistrats étaient pour les Juifs, même dune nature relativement supérieure, un perpétuel sujet détonne­ment; ils avaient devant cette pauvreté volontaire la même impression de sourde colère que devant la pauvreté du moine; ils suffoquaient devant ces hommes qui rendaient la justice pour rien, dans limpartialité de leur conscience, quand ils auraient pu tant gagner à la vendre. *

Isaac Pereire racontait souvent, comme une des surprises de sa vie, la visite quil avait faite à un premier président quil était obligé de voir pour un procès dune importance considérable. Le riche financier avait fait atteler, il sétait rendu chez le magistrat.

Monsieur X?

Au cinquième, la porte à droite.

Profondément surpris, absolument essoufflé, Pereire avait gravi les cinq étages, et il avait trouvé, dans lacajou le plus banal, un homme émi­nent qui sétait montré aussi au courant que son visiteur, des questions financières.

Pereire qui, en sa qualité de Juif portugais, était accessible à certains sentiments élevés que les Juifs allemands nauront jamais, était demeuré frappé de la simple grandeur de cet homme pauvre qui, voué à la plus haute des fonctions sociales après celle de prêtre, vivait au cinquième, tout en décidant de procès il sagissait de millions. Le châtelain dAr- mainvilliers, le ploutocrate heureux avait senti ce jour- quil y avait quelque chose au-dessus de largent.

Il est évident quun magistrat de cette trempe naurait jamais consenti, comme Humbert, pour faire réussir les opérations de la banque juive cosmopolite, à faire arrêter les directeurs de lUnion générale la veille de la réunion dune assemblée dactionnaires qui pouvait tout sauver.

Les Juifs employèrent tous les moyens pour arriver à se débarrasser de ces magistrats qui les gênaient.

Il se passa, au moment du vote de la loi au Sénat , des faits inouïs. Les Francs-Maçons allèrent voler des bulletins dans les pupitres de leurs collègues, et les déposèrent en leur nom. A la séance du lundi 30 juillet 1883, M. Barthélemy Saint-Hilaire vient déclarer quil avait reçu de M. Martel le mandat de voter contre larticle 15, et quun sénateur s est permis de jeter dans lurne un vote contraire. M. de Kerdrel fait la même décla­ration pour M. Dieudé-Defly. Il y a, comme le constate M. Buffet, un faux en écriture publique. Quimporte! Les Francs-Maçons font un signe à Humbert qui présidait ce jour-, et celui-ci, qui ricane lorsquon parle devant lui de conscience ou dhonnêteté, affirme cyniquement que