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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA ELANCE JUIVE

Elle ny est pas.

Le concierge nous a dit quil lavait vue rentrer hier soir.

Madame ne reçoit pas. Qui êtes-vous? Votre nom?

-- Durand.

Connais pas Durand et nouvre pas. Si vous êtes le commissaire de police, enfoncez. Madame na pas aflaire au commissaire.

De, coups de poing répétés dans ma porte et coups de timbre à le briser.

Je me suis levée, car jétais malade et couchée.

-- Qui se permet de faire un tel vacarme chez moi?

Ouvrez, nous avons à vous parler.

Je ne reçois pas si matin.

Je suis le commissaire de police.

Je nouvre pas, et rien ne me prouve que vous soyez monsieur le commissaire de police.

Continuation du charivari. Colloque à la porte entre le soi-disant commissaire de police et le concierge.

Paroles dudit commissaire, à voix basse, au concierge :

Appelez la domestique, dites que c'est vous, le concierge, que vous ôtes seul, quelle ouvre.

Voix du concierge :

Antoinette, ouvrez, je suis seul, je veux parler à votre maîtresse. Est­elle entêtée de ne pas vouloir ouvrir. 8a maîtresse a peur.

Mutisme complet de ma part et de celle de ma domestique.

Reprise des coups de poing dans la porte et des coups de timbre à le briser.

Voix du commissaire :

Cette dame est entêtée; je le suis plus quelle: j'attendrai, devrais-je rester jusquà cinq heures du soir. Tant pis si je fais du scandale! Ce nest pas ma faute. Et il recommence à nouveau le tumultueux charivari.

Une voisine sage-femme, demeurant sur le même palier, demande ce qui se passait :

Cest le commissaire de police qui veut se faire ouvrir, répond le concierge, et madame ne veut pas.

Prenez-la par la famine, elle sera forcée douvrir pour envoyer cher­cher à manger. A offert une chaise audit commissaire, lequel a répondu que, dans son métier, il était habitué à rester debout.

A nouveau, coups de poing redoublés, coups de timbre, et ce. jusqu'à onze heures et demie.

Décidément, ce ne sera pas encore pour aujourdhui. (Paroles tex­tuelles de M. le commissaire.)

Deux individus à mine effroyable se tenaient sur le trottoir opposé à ma maison et montraient mes fenêtres de la main.

Toute la rue était ameutée; les boutiquiers, marchands de vins, blan­chisseuses, tapissiers sont restés toute la journée en observation, ayant pour objectif mes fenêtres. Tous les locataires de ma maison étaient à la porte : le scandale a été public.

Ces deux individus sont restés en faction jusquà 4 heures et demie, ainsi quun agent en uniforme, et pendant toute la journée.