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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

ni pain pour les parents, ni médicaments pour lenfant; on attend anxieu­sement la réponse à une demande adressée au bureau de bienfaisance... La réponse arrive... Les parents ont déclaré jadis quils envoyaient leur fils aîné à lécole des Frères : on leur envoie pour tout secours un récé­pissé de cette déclaration.

Cette blague atroce nest-elle pas bien franc-maçonnique ? Ny sentez- vous pas bien lâpreté ricaneuse et froide des maîtres du jour, des aventu­riers de tous les pays qui se partagent largent que certains catholiques imbéciles continuent à verser à nos bureaux de bienfaisance?

Ce que sont ces bureaux, un ouvrier la dit dans une réunion publique il signalait nominativement un des commissaires comme étant inscrit lui-même sur la liste de lassistance publique. Ignotus, en rappelant que sur 240 administrateurs, 190 avaient été chassés, a constaté que, parmi les remplaçants nommés, il se trouvait « des marchands de \ in, des blanchisseurs dont quelques-uns, ayant leur famille inscrite au bureau même, payaient le ménage avec largent des aumônes 1 . »

Lexemple que nous citions plus haut nest pas isolé. La jovialité cynique, la joie bruyante du mal accompli est un des traits de la persécu­tion actuelle. Le grand bonheur dun inspecteur de l'instruction publique, quand il a devant lui une religieuse, cest-à-dire quand il peut être inso­lent impunément, est de salir ce qui est pur, dimaginer une question équi­voque, de risquer un mot à double entente qui fait éclater de rire les frères et amis répandus dans la salle.

Quest-ce quun libertin ? demande un inspecteur à une Sœur.

Je nai pas à répondre à cette question que vous ne madressez quà cause de lhabit que je porte.

Celle qui remit ainsi ce malappris à sa place avait du sang-froid; combien de nonnes, tremblantes déjà dêtre ainsi en spectacle, auraient été démontées !

Dans un discours au Conseil général du Gers, M. Paul de Cassagnac a raconté quelques-uns des exploits de linspecteur Carbasse, qui excitait les instituteurs à insulter les Sœurs.

Une religieuse se présente à lexamen : le cœur lui bat bien fort, elle est tout effarouchée devant cette foule, elle sent que les mots vont rester

1. Figaro, 14 mai 1888.

11 y a toujours des gens qui vont trop loin. Cuvillier, marchand de graines à La Cha­pelle, était de ce nombre ; il payait ses employés et jusqu'à son tailleur avec des bons du bureau de bienfaisance ; le scandale parut déliasser la mesure, et au mois de janvier 1886 il fut condamné par la 11* chambre à huit mois de prison.