LA PERSÉCUTION JUIVE
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gneur qui le plonge dans un bain froid « en maintenant la tète sous l’eau jusqu’à ce que le visage du patient soit devenu violet : »
Le directeur encourage ses employés et rit à se tordre, quand les victimes manifestent leurs souffrances par d’épouvantables grimaces; les médecins se contentent de signer les cahiers des malades et de toucher les émoluments octroyés par cette bonne Assistance ; les internes font la noce, les garçons de salle les imitent.
Dernièrement, on livra au baigneur un paralytique général; le baigneur faisait un cent de piquet ; aussi, furieux, il grogna : « Attends, vieille crapule, je vais t’apprendre à me déranger! » Et il jeta le misérable dans une baignoire remplie d’eau presque bouillante. Lorsque l’infirmier de la salle, Pariset, revint chercher son paralytique, il s’aperçut avec stupeur que celui-ci était complètement échaudé : « La peau de son corps s’enlevait par longues bandes, » nous dit un témoin oculaire. Aujourd’hui, — deux mois après ce bain bouillant — les brûlures ne sont pas encore guéries.
Ce n'est là qu’un cas entre mille.
On opère de la même façon pour les vieillards; l’un deux a été pendu par les pieds, et est resté la tête en bas, pendant plus d'une minute, parce qu’il avait sali son lit.
Au mois de janvier 188,’i, un paralytique qui occupait le lit n° 19, dans la salle Saint-François, à l’hôpital Beaujon, est arraché de son lit par un infirmier ivre, et jeté dans le caveau à charbon, où il expire quelques minutes après.
Le procès de cet infirmier 'du nom de Bourré, qui en fut quitte pour six mois de prison, révéla des détails incroyables sur l’incurie des Quentin et des Peyron.
Cet homme avait été chassé deux ou trois fois de tous les hôpitaux de Paris pour ivresse et violence envers les malades, et il rentrait tranquillement quelques mois après dans les hôpitaux d’où il avait été renvoyé; il faisait le tour, et il avait été successivement à Cochin , à Lariboisière , à la Charité, à Saint Antoine, à la Pitié, à l’Hôtel-Dieu , à Bichat , à Beaujon !
Les malades sont exposés à toutes les négligences, quand ils ne sont pas victimes de tous les mauvais traitements des mercenaires *. Le 26 juin 1886
I. Lire la pétition touchante adressée, au mois de janvier 1884, au président Grevy par douze cents malades de l’hospice des Incurables d Ivry-sur-Seine, qui rappe ont ce qu i s ont soufTert ailleurs de la part des infirmières laïques, et qui supplient quon ne les prive
pas des soins que leur prodiguent les religieuses. .
« La plupart d’entre nous, disent ces pauvres gens, ont fait un séjour plus ou moins long dans les hôpitaux laïcisés. C'est vous dire, Monsieur le Président que nous avons fait^par nous-mêmes l’expérience de la laïcisation, et que tous, sans distinction d opinion, nous savons, a