LA FRANCE JUIVE
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une malheureuse folle, la femme Georges, est brûlée vive, littéralement cuite plutôt dans la baignoire où Marie Contausse, fille de salle, l’a enfermée et l’a oubliée. A l’hôpital Tenon, la demoiselle Devilliers expire dans des douleurs atroces après un lavement que la femme Prugnand et la femme Thibault lui ont administré en mettant trente grammes d’acide pur au lieu de quarante centigrammes d’acide phénique. Un enfant est brûlé vif, en juin 1883, au même hôpital.
A l’hôpital Laënnec, deux infirmières laïques causent la mort d’un enfant de dix mois, la fille d’une dame Lepron, en délivrant à la mère du chlorate de potasse au lieu de phosphate de chaux.
Le tù mars, le tribunal acquitte les prévenues en constatant que l'effroyable désordre qui s’est introduit dans les hôpitaux rend les employés irresponsables :
Attendu, dit-il, que l’organisation défectueuse du service des médicaments usuels, à l’hôpital Laënnec, pouvait facilement amener des confusions ; que le soin du dosage de ces médicaments, généralement préparés par grande quantité à la fois, était abusivement laissé à des filles de service n’offrant pas toujours des garanties suffisantes d'âge, d’expérience ou île savoir ; que, de plus, les paquets ainsi préparés à l’avance, ou tout au moins certains d’entre eux, ne portaient ni étiquette, ni indications relatives à la nature delà substance qu’ils contenaient.
N’est-ce pas terrible la pensée de cet hôpital où les poisons elles substances inoffensives sont pêle-mêle, où l’on prend au hasard, » au petit bonheur, » comme on dit, sans même être guidé par une étiquette? (Quelle honte doivent éprouver les vieux médecins en constatant ce que Quentin a fait de ces hôpitaux qui étaient autrefois un modèle pour l’Europe I
Au mois de juillet 1885, deux malades de l’hôpital Saint-Louis , placés dans la salle Cazenave, Charles Vandelevem et Charles Lecouteux, meurent d’une manière foudroyante. On s’aperçoit qu’au lieu de cuillerées d’eau-de-vie allemande, on leur avait fait prendre quelques cuillerées de
n’en point douter, qu’en perdant les Sœurs, nous perdons en même temps le repos, l’ordre et, il faut l’avouer, hélas! les soins qui nous sont si nécessaires et les égards qui nous sont dus. A l’appui de notre dire', nous pouvons citer un fait : les pensionnaires de La Rochefoucauld et des Petits-Ménages, laïcisés depuis trois ans, ont déjà pétitionné deux fois pour demander la réintégration des Sœurs. »
Dans la séance du 28 janvier 1883, le Conseil municipal, Saisi de la question, se prononça naturellement pour la laïcisation, malgré un éloquent discours du docteur Desprès. L’a conseiller trop connu, Ménorval, voulut intervenir dans la discussion en lisant une lettre ignoble contre les Sœurs, qui dégoûta même ccttc assemblée peu difficile.» M. Marius Martin et M. Desprès, dit le Figaro , obligent leur collègue à donner le nom du signataire de cette ignominie, et il finit par avouer que c’est un Israélite du nom de David. »