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LA FRANCE JUIVE
taux, jadis si dévoué, si humain, sous des apparences parfois rudes, s’est modifié complètement depuis quelques années par l’invasion des étudiants étrangers auxquels sont réservées toutes les faveurs, et qui se livrent sur les maladesà toutes les fantaisies, à toutes les expériences in anima, vili imaginables.
Au moment où, à la suite de protestations d’étudiants français , le Matin s’occupait de cette question, j’ai publié un article à ce sujet et reçu de médecins, récemment sortis des hôpitaux, des lettres contenant des détails atroces. On n’a point l’idée des tortures que dans un but de vaine curiosité, souvent même pour s’amuser simplement, on fait subir à certains patients. « J’ai vu, m’écrivait le docteur Chalvan, à la date du 22 décembre 188i, des étrangers passer vingt fois de suite la sonde dans le canal d’un malheureux Français , et eux de rire entre eux de ces bons Français sur qui on apprend si bien. Je puis même dire que beaucoup sont morts à la suite de ces examens insensés. »
Quand Peyron, le frère du complice de Ferry dans l’expédition du Tonkin, et qui avait dû à cette circonstance d’être nommé à la direction de l’Assistance publique à la place de Quentin, chassé par le mépris général, se présenta devant les étudiants, le 27 décembre 188t, pour pro clamer les noms des externes et des internes d’hôpitaux pour 1885, un scandale sans nom se produisit. Les vociférations, les sifflets, les insultes couvrirent la voix du fonctionnaire opportuniste auquel on criait do tous les points de la salle : « Tais-toi bacille! »
Le tumulte redoubla quand on annonça à ces jeunes Français que, par un scandaleux passe-droit, le premier interne nommé était un Cubain. M. Albarran.
Au mois de janvier 1880, pour la distribution des prix et des médailles aux élèves internes et externes des hôpitaux, la scène prit les proportions d’une émeute. Dès que Peyron parut, une clameur immense s’éleva; tout le monde se mit à entonner :
Conspuez Peyron (&»)
Conspuez!
Incapable de prononcer un mot, totalement allolé, l’exécuteur des basses œuvres du Conseil municipal s’enfuit par une porte dérobée. Après son départ, les tables furent renversées, les livres jetés par terre, le lustre brisé.
L’internat, d’ailleurs, cette institution si respectée où se formaient jadis dans le travail les maîtres de la science, n’est plus que l’ombre de ce