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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

quil était jadis depuis que les Juifs sy sont introduits. Toutes les tradi­tions dhonneur professionnel tendent à disparaître encore. Au mois doctobre 1885, le médecin juif Gougeuheim livre à son interne Kahn le sujet du concours. Les récriminations éclatent de tous côtés et lon est obligé dannuler le concours.

Le grand témoin de cette enquête, qu'on reprendra peut-être quelque jour pour punir les vrais coupables, ceux qui ont spéculé sur la souffrance pour senrichir, cest un libre penseur, un républicain, un filleul même dArmand Carrel , le docteur Desprès qui, dans un siècle de défaillance universelle, apparaît vraiment comme une ligure loyale et sympathique. Il nest pas de jour, au nom de la science, du ton sens, de lhumanité, il nait mis Quentin face à face avec les crimes quil commettait.

La lettre quil a adressée aux journaux le 22 février 1883, en réponse à quelques mensonges de Bourneville qui avait essayé de tromper lopinion, est comme le résumé de la question :

a fi'-M-ii'i' imei.

Monsieur le rédacteur.

Tout mauvais cas est niable. M. Bourneville se défend comme il peut, et, faut-il le dire, péniblement. Mais je ne puis laisser passer l'audacieuse apologie des prétendus services que M. Bourneville aurait rendus aux hôpi­taux, avec laide de ses collègues. Il sagit sans doute de ses collègues du Conseil municipal.

Voici, du reste, la vérité sur ces services et sur leurs résultats :

1° Les infirmiers, auxquels le vin a été délivré en plus grande quan­tité. le vendent aux malades;

2° Les inlirmiers, dont on a augmenté les gages, rentrent généralement ivres leur jour de sortie. I n deux môme, l'an dernier, en rentrant, a battu un malade dans une de mes salles, à l'hôpital de la Charité ;

3* Les surveillantes et infirmières laïques substituées aux religieuses ont déjà, en dix-huit mois, quatre morts par imprudence à leur charge: une malade étouffée dans un bain ; trois empoisonnements par lavement dacide phénique, un à lhôpital Tenon, un à lhôpital Laënnec, la même semaine, et un, lan passé, à lhôpital Cochin . Cest même ce fait auquel M. Quentin, directeur de lAssistance publique, a fait allusion devant le Conseil municipal, ces jours-ci. Mais M. Quentin a égaré le Conseil muni­cipal, en lui laissant croire qu'il sagissait d'un fait imputable aux reli­gieuses. Je le répète, il sagissait dune malade de la Maternité de Cochin, bâtiment isolé, desservi exclusivement par des laïques, et les religieuses nont pas le droit de pénétrer.

Le mal qui a été fait aux hôpitaux est plus grand encore que je ne lai dit. Lordre, la tenue, et la moralité sont bannis des hôpitaux laïcisés. Le désordre du linge, à lhôpital Saint-Antoine et à lhôpital Tenon, a été tel quil a fallu envoyer des inspecteurs, des femmes à la journée, pour réparer