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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

ces choses après un souper avec quelques conseillers municipaux, et disant à ses acolytes entre deux hoquets : « Hein! mes enfants, comme cest beau, le Progrès? Les salles navaient pas cet aspect folâtre avec les Sœurs. » .le dis : il manque; cest une façon de parler, car vraisemblablement il y était; de tels objets sont faits pour lui plaire.

Dans presque tous les hôpitaux laïcisés, des scènes analogues à celles dont parle le docteur Desprès ont lieu maintenant. L 'l>ho de la llrie, reproduit par le Figaro du 13 novembre 1881, nous raconte ce qui s'est passé à lhospice de Meaux , à la suite du décès dune pauvre vieille de soixante-quatorze ans dont la maigreur avait mis le personnel en gaieté :

Suivant lusage, les infirmiers se préparaient, après le décès, à enlever le corps de la défunte, lorsquun sentiment d'inqualifiable curiosité les poussa à se repaître de la vue de ce pauvre cadavre dans toute sa misère. Ils le découvrirent complètement, sans être arrêtés par les protestations émues, les supplications, les cris dindignation même de quelques femmes malades et dun jeune enfant de onze ans qui assistaient â cette profana­tion.

Une grosse infirmière de vingt ans, mallue et rebondie, qui assistait à la chose, servait de point de comparaison aux infirmiers, au milieu des ricanements, des moqueries, et des plus inconvenantes réflexions.

Au lieu denvelopper la pauvre femme avec décence, ainsi que le fai­saient les Sœurs, avant de la déposer sur la funèbre civière qui sert à trans­porter les morts dans une salle spéciale, les infirmiers prirent le cadavre, et le jetèrent en travers de cette civière avec un bruit sinistre qui fui entendu dans les salles voisines.

Veut-on maintenant connaître le dénouement? Le voici :

Attirée par le bruit, une surveillante arriva et se contenta de faire taire... les malades; puis, dès que la morte eut été placée dans la civière, la grosse infirmière, paralysée par le fou rire, fut saisie, couchée par-dessus la morte, le couvercle fut fermé, et le tout enlevé au milieu des rires, des cris de joie, en un mot dun tumulte indescriptible '.

1. Eu quelques années, sous l'influence du matérialisme officiel, on a vu disparaître en France des sentiments, comme le respect de la mort, qui semblaient innés dans le cmur de lhomme. Dans certains hôpitaux, on jette maintenant les morts pêle-mêle dans le même cercueil.

lne jeune femme habitant à Saint-Denis , impasse des Gémeaux. AI* .1!..., entrée à I'h6pital de Saint-Denis, le 12 octobre 1885, mettait au monde, le soir même, un enfant, qui mourait quelques heures plus tard. Le corps, gardé pendant quatre jours, fut déposé, le 1ti octobre, dans le cercueil dune personne morte la veille, et c'est le médecin qui voulait examiner le petit cadavre qui découvrit cet acte monstrueux. Un fait analogue avait déjà été constaté le 13 octobre dernier, pour l'enfant dune dame L...

Pour dissimuler plus sûrement cette fraude, on navait même pas déclaré la mort de l'enfant. Vous vovei les garanties qu'une semblable administration offre aux familles.

Le Gaulois du 7 novembre et le Cri du Peuplr du 9 novembre 1885 ont raconté au long tous ces faits.