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LA FRANCE JUIVE
Ils vous disent alors : « Tant pis pour vous, il ne fallait pas recevoir ces gens-1 à, vous deviez bien supposer qu’ils ne venaient chez vous que pour vous déshonorer et vous trahir. »
Ainsi qu’un certain théâtre infime, la peinture et la musique (une certaine peinture et une certaine musique toujours) réussissent aux Juifs, ils s’en assimilent d’autant plus facilement les procédés que, dans l'abaissement actuel du niveau artistique, le mode d’expression le côté exclusivement formel l’emporte sur l’essence de l’idée.
Notons ce nouveau point encore, que vous ne pourrez pas citer un Juif qui soit un grand écrivain français.
Le Juif attrape admirablement le jargon parisien.Heine, Albert Wolfl, Halévy, dont nous parlions tout à l’heure, beaucoup de nos confrères allemands, sont plus Parisiens que nous qui sommes nés à Paris. Il y a là effectivement un chic, une allure artificielle, une verve conventionnelle et factice que le Juif s’approprie de suite, dès qu’il lui est démontré que ces chroniques, ces opérettes, ces articles-Paris sont d’un débit avantageux. En outre sa haine pour tout ce qui est beau et glorieux dans le passé l’inspire dans cette œuvre de démolition par la raillerie à laquelle les Français applaudissent avec un sourire idiot.
Parler français est autre chose. Pour parler une langue, il faut d’abord penser dans cette langue ; il y a entre l’expression et la pensée une corrélation étroite. On ne peut pas s’adresser à quelque Leven ou à quelque Rei- nach pour faire naturaliser son style comme on fait naturaliser sa personne; il faut avoir sucé, en naissant, le vin de la patrie, être vraiment sorti du sol. Alors seulement, qu’il s’agisse d’attaquer comme Voltaire, Paul-Louis Courier ou Proudhon, de défendre comme Louis Veuillot, votre phrase a un goût de terroir puisé à un fond commun de sentiments et d’idees.
Quelle preuve plus convaincante de ce fait que Gambetta, dont nous aurons l’occasion d’apprécier plus loin l’étonnante phraséologie?
Les autres Juifs, plus prudents, ont évité en partie ce ridicule et se font une langue à eux, la langue bizarre usitée maintenant dans presque tous les journaux et qui délaye dans des périodes insipides et grises un certain nombre de banalités.
En constatant cet envahissement de notre littérature, on songe involontairement au récit du rabbin Benjamin de Tudèle qui, visitant la Grèce au Moyen Age, rencontra des hordes de Juifs campés sur le Parnasse. Le contraste n’est-il pas émouvant? Des bandes sordides de ces circoncis, qu’Aris- tophane méprisait tant, installés .parmi ces lauriers-roses qui virent, aux