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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LE JUIF

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par des financiers israélites, il avait la ressource de se réfugier derrière lexception du jeu: il sauvait parfois ainsi un lambeau de son patrimoine, la dot de sa fille, le pain de ses vieux jours. Grâce à la loi votée à linstiga­tion de Naquet , linfortuné goy devra remettre à Shylock jusquà son der­nier sou. Tout y passera.

Avant 1883, la loi française avait au moins la pudeur de ne pas sim­miscer dans les turpitudes de la Bourse ; elle disait aux Nucingen qui voulaient achever leurs victimes ce quelle disait aux filles qui sachar­naient après leur proie : « Nous ne connaissons pas de tels métiers! Allez débattre vos vilaines affaires loin du prétoire. » Désormais elle prendra le parti du voleur et lui prêtera main-forte pour mettre tout nu le volé qui aurait conservé sa chemise *.

Je sais bien que labrogation de larticle 1965 a pour elle des autorités considérables: elle est approuvée par M. Dollfus, qui, dit le Gaulois 1 2 , « a une tête sui generis », par M. de Yerneuil, successeur de M. Moreau, « très brun de peau, avec une raie bien faite au milieu de la tête », par M. Alfassa, « un gentleman à loeil bleu et à la moustache blonde, dont la parole garde un léger accent exotique ». Il nen est pas moins de la plus élémentaire probité de nacheter que ce quon peut payer et de ne vendre que ce quon possède 3 .

1. En toute question le w , Juif est guidé par la pensée exclusive d'être utile aux siens. Voyez ce qui se passe pour les livrets douvriers. Lindustrie française, ruinée par la concur­rence étrangère, pousse un long gémissement. Nos ouvriers français ne trouvent plus de travail, car 400,000 ouvriers allemands , 200,000 ouvriers italiens leur font à eux aussi une concurrence terrible; nos chefs dindustrie se voient dépouillés non seulement de leurs pro­cédés, mais même de leur marque de fabrique par des gens quils ont accueillis et employés chez eux.

Que fait le Juif Édouard Millaud? Ce faux cosmopolite, qui, au fond, n'est préoccupé que des intérêts de sa race, na quun désir, celui de rendre linvasion plus facile pour les Juifs étrangers; dans la séance du Sénat , du 19 juin 1883, il demande la suppression de ce livret qui est une garantie pour louvrier français comme pour le patron, qui permet à tout directeur détablissement de se rendre compte de la nationalité, de lorigine, des anté­cédents du travailleur quil va admettre chez lui, initier aux secrets de ses travaux et de ses affaires.

2. Gaulois du 10 juillet 1884.

3. Il y a dans tout ce que fait ou dit le Juif une sorte de gaîté latente, dimperceptible mystification dun caractère indéfinissable qui ne se résume pas par léclat de rire sonore, ni par la plaisanterie âpre, mais plutôt par une ironie légère doucement noyée dans le regard, ce je ne sais quoi quont certaines femmes qui semblent murmurer : « Nest-ce pas, chéri, que je mens bien? Je parie que tu crois ce que je dis? » Le « gentleman à lœil bleu et à la moustache blonde » devait avoir cet air-, quand il parlait de la nécessité de tenir ses e ngagements. Ce qui est certain, cest quau mois davril 1885, le gendre et le compère de Camondo choisissait précisément le jour la loi était promulguée pour lever le pied en laissant pour douze millions de différences, que le beau-père se refusa énergiquement à payer quelques invites quon pût lui faire de ne pas laisser ternir le blason sans tache dune si noble famille.