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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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Jit i.

LE JUIF

1H

sétait réalisée contre toute vraisemblance. Avec des prospectus aussi fantastiques que ceux du Honduras, des Galions de Yigo, ou des Bons ottomans, ils avaient tiré de la poche des pauvres, des bas de laine, des pail­lasses, l'épargne touchante, lépargne sainte que la vieille femme envelop­pait dans un papier de soie et montrait, avec un sourire fier, au mari qui craignait de ne plus pouvoir travailler. Sur ces dépouilles conquises par le fourbe sur le naïf, ils avaient acheté des châteaux historiques, des demeures illustres les grands hommes dautrefois, à lheure de la retraite, sé­taient reposés après avoir servi leur pays. Les membres dégénérés de lristocratie sétaient abaissés à venir admirer ces tortils de baron et ces écussons de contrebande dessinés sur le sable des écuries de Ferrières ou de Beauregard. Ils navaient eu quun signe à faire aux meneurs de la démocratie franc-maçonnique pour être nommés ministres ou députés, comme Raynal et Bischoflsheim.

Malgré tout, un sentiment de déception leur vint: « Ge nest donc que cela? » semblaient-ils dire.

Aux balcons des avant-scènes payées par les malheureux quils ont réduits au suicide, sur la terrasse des châteaux quils ont volés, ces triom­phants, si peu joyeux, sont assaillis par les pensées arides qui vinrent au Schelemo biblique sur la terrasse de son palais de Beth-yaar-ha-Libanon ou dans les allées de son jardin dEtham.

Lhomme na aucun avantage sur la bête, et Fun et lautre ont la même fin, tous deux retournent à la poussière.

Un chien vivant vaut mieux quun lion mort.

Le meilleur bien pour lhomme, cest de manger, de boire et de jouir.

Ainsi parle dans lEcclésiaate, le Kohelet, fidèle interprété de la morale saducéenne 1 2 .

La vision de cette mort qui vient à grands pas et après laquelle il ny a rien, de ce cercueil quon monte un jour dans ce magnifique appartement dont les glaces resteront voilées pendant sept jours, de ce cadavre quon emporte à moitié pourri, met une ombre sur tous ces fronts a .

1. Nous navons pas besoin de dire que nous acceptons dun cœur soumis linterprétation des écritures qui nous est donnée par léglise. Nous croyons seulement quil est permis de chercher dans un livre inspiré, qui est en même temps lhistoire fidèle dun peuple, les traits qui caractérisent une race.

2. Les Juifs évitent même de prononcer le nom de la mort. Nous voyons au traité Ketoubotk (8 b) quun rabbin fut blâmé pour avoir dit dans une oraison funèbre : « Beau­coup dhommes videront la coupe de la vie ». « Beaucoup dhommes ont vidé la coupe, est une expression permise, dit Abayé, mais il faut éviter de dire : beaucoup dhommes