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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LE JUIF DANS LHISTOIRE DE FRANCE

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k Lopez et quelques autres comme lui, nous dit Tallemant des Réaux qui sest fort égayé sur le personnage, vinrent en France pour traiter quelque chose pour les Moresques dont il estoit. »

Henri IV vit une excellente occasion de créer des embarras intérieurs à lEspagne et mit Lopez en relations avec le duc de La Force. La mort du roi rompit les négociations, mais Lopez ne se découragea pas ; il sétablit marchand de diamants : « Il acheta un gros diamant brut, le fit tailler; cela le mit en réputation, de toutes parts on lui envoya des diamants bruts. Il avait chez lui un homme à qui il donnait huit mille livres par an et le nourrissait lui sixième; cet homme taillait les diamants avec une diligence admirable et avait ladresse de les fendre dun coup de marteau quand il était nécessaire. »

Dans le Roman des amours du duc de Nemours et de la marquise de Poyanne, le duc consulte sur la beauté des parures « un certain Portugais nommé don Lope, qui sy connaissait mieux que personne ».

Richelieu, dont le génie a tant de rapports avec celui du prince de Bis­marck, avait compris, le premier, le parti quun homme politique pouvait tirer dune presse quil dirigerait, et il avait encouragé Renaudot, le créateur du journal en France. Il distingua clairement aussi lutilité dont pouvaient être ces agents juifs si déliés, si souples, si bien informés qui devaient plus tard, comme les Blowitz, les Levyson, rendre tant de services au chan­celier de fer. Il employa Lopez comme espion ; il en fut content, le char­gea dune négociation relative à des vaisseaux en Hollande, et au retour il le fit conseiller dÉtat ordinaire.

Le type ne perd jamais ses droits. Si on couronnait un Juif empereur dOccident, il trouverait moyen de vendre la Couronne de fer. Lopez brocanta dans sa mission, et de retour à Paris, fit une vente qui fut plus courue encore que celles de Rachel et de Sarah Bernhardt. « En Hollande il acheta mille curiosités des Indes, et il fit chez lui comme un inventaire; on criait avec un sergent. Cétait comme un abrégé de la foire Saint- Germain; il y avait toujours bien du beau monde. »

Ce Lopez paraît cependant avoir été relativement honnête homme. On laccusait dêtre lespion des deux Gouvernements; il fut démontré quil nen servait quun seul : ce qui, me murmure à loreille un antisémite, tendrait à prouver quil nétait véritablement pas Juif.

Cest Ledoux, maître des requêtes, qui avait mis ce mauvais bruit en circulation. « De fait, dit Tallemant des Réaux, il croyait avoir la convic­tion entière par le livre de Lopez il y avait : « Guadamisilles por el senor de Bassompierre : tant de milliers de maravédis, »> et autres articles sem-