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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

Achetant celui de feu Lope,

Non pas le plus beau de l'Europe,

Mais bien bastv, commode et tel Quil peut passer pour un hAtel.

Si le Juif ne pouvait se faire accepter en France quen reniant énergi­quement son origine, il avait cessé ailleurs dôtre le paria des anciens jours; il avait trouvé en Hollande plus quun asile, un terrain favorable tous ses défauts fussent impuissants à se développer, ses qualités pussent se donner carrière.

Ladestinée de cette race, en effet, est singulière: seule de toutes les races humaines elle a le privilège de vivre sous tous les climats, et, en même temps, elle ne peut se maintenir, sans nuire aux autres et sans se nuire à elle-même, que dans une atmosphère morale et intellectuelle spéciale. Avec son esprit dintrigue, sa manie dattaquer sans cesse la religion du Christ, sa fureur de détruire la foi des autres qui contraste si étrangement avec son absence de tout désir de convertir les étrangers à la sienne, le Juif est exposé dans certains pays à des tentations auxquelles il succombe toujours; cest ce qui explique la perpétuelle persécution dont il est lobjet. Dès quil a aftaire à ces grandes cervelles dAllemands avides de systèmes et didées, à ces esprits français épris de nouveautés et de mots, à ces imaginations de Slaves toujours en quête de rêves, il ne peut se con­tenir, il invente le socialisme, linternationalisme, le nihilisme; il lance sur la société qui la accueilli des révolutionnaires et des sophistes, des Hertzen, des Goldeberg, des Karl Marx, des Lassalle, des Gambetta, des Cré- mieux; il met le feu au pays pour y faire cuire lœuf de quelques banquiers, et tout le monde se réunit à la fin pour le pousser vers la porte.

Sur les têtes solides dAnglais et de Hollandais, au contraire, le Juif ne peut rien. Il sent dinstinct, avec son nez qui est long, quil ny a rien à tenter sur ces gens attachés à leurs vieilles coutumes, fermes dans les tra­ditions quils ont reçues de leurs aïeux, attentifs à leurs intérêts. Il se con­tente de proposer des affaires que les indigènes discutent minutieusement et quils font quand elles sont bonnes; mais il ne raconte pas dhistoires; il ne dit pas aux fils que leurs pères étaient d'affreuses canailles ou des serfs abjects ; il ne les invite pas à brûler leurs monuments ; il ne fait ni emprunt frauduleux ni Commune; il est heureux, et les autres aussi.

Cette petite Hollande, industrieuse et commerçante, étrangère elle- même à cet idéal chevaleresque qui est si antipathique aux fils de Jacob, fut vraiment le berceau du Juif moderne. Pour la première fois Israël